La protestation dans la wilaya d'El-Tarf ne cesse de grandir depuis le début du mois de mars dernier. Mercredi dernier, c'est une centaine d'agriculteurs qui sont montés au créneau en observant un sit-in devant la CRMA, qui se trouve à quelques mètres du siège de la wilaya, pour réclamer les indemnités promises par les autorités aux agriculteurs touchés par les inondations des mois de février et mars derniers. Les fellahs touchés par cette catastrophe, versés dans les céréales, les plants de tomate industrielle ainsi que les agrumes, refusent de recevoir des indemnités en nature, mais les souhaitent en cash pour pouvoir payer les dettes contractées. “Les inondations nous ont ruinés, les engrais reçus face aux pertes subies ne signifient absolument rien, les fongicides distribués par la CCLS n'ont servi à rien en cette période de canicule”, affirment-ils. D'autres dénoncent “le contrat de plants de tomates importés à coups de milliards de Tunisie qui n'ont pu résister à la canicule qui sévit depuis le début du mois de mai”. Cette vague de protestataires venus de treize communes de la wilaya affectées par les inondations a fait réagir le wali, qui a reçu dans la journée-même les délégués qui lui ont fait part de leurs préoccupations. Selon ces derniers, le wali les a écoutés et a promis de transmettre leurs doléances aux hautes autorités. Par ailleurs, les contestataires ont dénoncé “le jeu trouble de la direction des services agricoles qui promet monts et merveilles mais qui, finalement, n'entreprend aucune action pour nous venir en aide”. Un agriculteur dans la commune de Ben-M'hidi nous a déclaré que “les fellahs de Besbès, Ben-M'hidi et Dréan ont été ruinés, la CRMA nous fait payer des contrats d'assurances, mais ne nous indemnise pas quand il y a des catastrophes naturelles”. Signalons que jusqu'à ce jour aucune opération d'indemnisation n'a été effectuée, mis à part la distribution d'engrais et de plants au mois d'avril aux fellahs. “Les fellahs n'ont pas encore vu la couleur des soixante-dix milliards d'indemnisation promis, dont les autorités ont fait un tapage médiatique”, nous dira un représentant des agriculteurs touchés par les inondations de février dernier. TAHAR B.
