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Louisa 48eme partie
Publié dans Liberté le 11 - 06 - 2012

Résumé : Louisa découvre que son frère vivait avec une Française qui avait deux fois son âge. Elle essaye par tous les moyens de lui faire entendre raison, en vain. En fin de compte, elle propose à Aïssa de l'accompagner au bled pour quelques jours... Question de changer un peu et de revoir ses parents... En fait, Louisa avait une idée derrière la tête.
Mon frère sourit :
- Si tu y tiens.
- Bien sûr que j'y tiens... Je veux revoir nos parents, la famille, le village, les voisins, les amis. Ah Aïssa... J'en rêve ! Je rêve de courir dans les pâturages, je rêve d'aller remplir ma jarre à la fontaine comme autrefois... Je veux manger de la galette cuite sur la braise, boire du lait produit par nos vaches, et goûter au beurre fraîchement baratté. Oh Aïssa, je t'en supplie, ne refuse pas de m'accompagner chez nous, je ne dors plus depuis longtemps, rien qu'à la pensée de ne plus revoir mon village et mes parents.
Je me mets à pleurer, et Aïssa me prend dans ses bras :
- Chut, on ne pleure plus petite sœur... Je vais arranger ça. Commence à préparer tes bagages, je vais tout de suite me renseigner sur les départs des trains et du prochain bateau pour le pays.
Je saute de joie. Kamel accepta de me laisser partir au bled pour quelques jours, et je me mets à courir les magasins pour acheter quelques cadeaux et présents à mes parents et à des proches.
Je prépare ensuite mes affaires en hâte. Un bateau partait dans deux jours, et nous avions juste le temps de prendre le train une journée avant d'arriver à Marseille pour l'embarquement. Je ne tenais plus en place. Mes économies s'avérèrent encore une fois d'un grand secours. Aïssa consentit à payer les billets, et je pris une partie de mon argent pour payer les charges du voyage et les taxis.
Kamel m'achète quelques confiseries et des présents pour mes parents. Je lui laisse le soin d'informer les siens, car si elle l'avait su, ma belle-mère n'aurait pas raté l'occasion de m'accompagner et de me mettre les bâtons dans les roues. Et encore, elle aurait exigé que je prenne moi-même en charge les frais de son déplacement. Pour elle, j'étais devenue cette source intarissable qu'elle pouvait solliciter à chaque fois qu'un besoin se faisait sentir.
Nous voici donc partis moi et Aïssa pour une traversée qui allait durer trois jours pleins.
Nous arrivons au port d'Alger et de là, nous louons un taxi pour le bled. Comme nous n'avions informé personne de notre venue, mes parents furent agréablement surpris. Ma mère pousse son youyou coutumier comme à chaque fois que son cœur était gai. Mon père avait encore vieilli, mais il n'eut aucun mal à nous reconnaître et me tendit les bras pour me serrer contre lui. Des larmes inondèrent mon visage... Mon village, ma famille, les miens... Je respire enfin un air pur et revigorant... Mon cœur déverse son trop-plein d‘amertume. Je sentais que je me libérais d'un poids trop lourd pour mon âme. La cousine Tassadite prépare un succulent repas... Je me mets à humer l'odeur chaude et si familière de la galette de chez nous... Cela faisait des lustres que je n'avais pas mangé une telle nourriture... Une nourriture saine et bienfaisante pour mon estomac... Ah l'exil !
Après la grisaille coutumière de Paris, je revoyais enfin le soleil réchauffant et accueillant de mon pays. Je me mets à courir à travers les champs, et comme une folle je me roulais dans l'herbe verdoyante et en arrachait des brins que je me mettais à mâcher... C'était si bon de me retrouver à la maison.
Les premiers moments d'euphorie passés, je reviens au sujet de mon déplacement. Je mets ma mère au courant de tout. Aïssa va vite virer... Il est déjà trop lié à cette Française qui ne voyait en lui qu'un pigeon à déplumer... On devrait le marier avant qu'il ne soit trop tard.
Ma mère hoche la tête. Elle y avait déjà pensé, mais comme Aïssa n'était pas revenu au bled depuis son départ en France, elle ne pouvait pas s'engager. Pourtant la mariée était toute désignée : Tassadite. Comme je m'y attendais, ma petite cousine ne pouvait refuser un parti tel que Aïssa. Ils se connaissaient depuis leur jeune âge, et avaient beaucoup d'affinités... Seulement... Elle craignait que Aïssa ne la repousse !
Je me charge alors d'en parler à mon frère. Ce dernier n'était pas du tout de notre avis, c'était prévisible d'ailleurs. J'insistais... Je ne pouvais rentrer à Paris sans m'assurer sur l'avenir du seul héritier légitime de la famille.
J'emmène Aïssa dans les champs, je lui fais faire le tour de notre propriété pour lui montrer à quel point nos parents fondaient leurs espoirs sur lui.
- Tu veux donc voir des étrangers accaparer nos biens, alors que tout te revient ! Tu es le seul garçon Aïssa...
Tu es la seule gerbe qui doit porter les graines de notre famille. Sinon nous allons tous mourir sans descendance, et tous nos biens seront dilapidés...
Nos parents n'auront jamais le repos éternel si tu t'entêtes à refuser ce mariage.
J'argumente tant et si bien les raisons de l'union proposée que Aïssa finit par admettre que mes propos n'étaient pas infondés. Il me dira même que Tassadite était la seule femme au village qui était à son goût. Craignant qu'il se rétracte à la dernière minute, nous nous empressons d'organiser le mariage.
(À suivre)
Y. H.


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