Mais bon sang, pourquoi le coach national Vahid Halilhodzic a changé de système tactique contre le Mali, à l'occasion de la deuxième journée des éliminatoires du Mondial 2014 ? C'est la question qui taraude l'esprit des observateurs et autres puristes. Les spécialistes s'interrogent sur les raisons ayant amené le driver des Verts à prôner une telle stratégie, alors qu'il avait au préalable imprégné un dispositif tactique de 4-2-2-2, de surcroît ayant donné ses fruits face au Niger et le Rwanda, avec comme satisfaction l'émergence d'un attaquant de qualité en la personne de Hilal Soudani qui s'est illustré de fort belle manière en inscrivant un doublé face au Rwanda. En présence d'un attaquant supplémentaire, à savoir Djebbour, et un latéral droit de métier, Hachoud, la mayonnaise avait pourtant bien pris lors des deux précédentes confrontations, respectivement devant le Niger et le Rwanda. Preuve à l'appui, la ligne offensive des Verts s'est révoltée en inscrivant huit réalisations. Or, face au Mali, le technicien bosnien a décidé de remanier son dispositif tactique. Pour quelle raison ? La réponse est toute simple. Les spécialistes estiment que Halilhodzic, en sa qualité de premier responsable de la barre technique, a accordé une attention particulière aux forces adverses en essayant de museler les Keita, Maiga et autres, alors qu'il fallait tout simplement conserver son jeu habituel sur lequel l'équipe s'est préparée depuis plusieurs semaines déjà. Pis encore, ces changements se sont avérés inappropriés pour une rencontre se déroulant sur un terrain neutre, surtout avec la méforme de Boudebouz. Ce dernier n'a été que l'ombre de lui-même tout au long de la partie. N'arrivant surtout pas à accélérer le jeu et en même temps à accomplir convenablement son rôle, le sociétaire de Sochaux était carbonisé au bout d'une mi-temps. Idem pour Feghouli qui, hormis deux accélérations en première période, a sombré complètement en seconde mi-temps. Du coup, c'est toute la force de frappe de l'équipe nationale qui se base essentiellement sur le duo Boudebouz-Feghouli qui ne va pas avoir le rendement escompté. Même constat pour le compartiment offensif emmené par Islam Slimani. Celui-ci, incorporé seul en pointe de l'attaque, a profité d'une bourde du gardien malien pour inscrire la seule réalisation de la partie, mais force est de reconnaître qu'il n'a pas été aussi opportuniste, lui qui a raté une occasion en or d'aggraver la marque. Et là, l'on se demande si Halilhodzic ne s'est pas empressé de titulariser Slimani alors qu'il avait de meilleures solutions offensives sur le banc. L'option Soudani aurait pu, par exemple, apporter plus d'efficacité au compartiment offensif, et son incorporation en fin de partie en compagnie de Djebbour était trop tardive pour espérer revenir dans le match. Selon les mêmes observateurs, Halilhodzic ne s'est pas contenté de se désarmer en attaque puisqu'il a fait de même avec les joueurs de couloirs (arrières latéraux). L'incorporation de Bouzid sur le couloir droit s'est avéré un choix infructueux, dans la mesure où ce joueur habitué à évoluer dans l'axe central n'a pas apporté le plus attendu dans le jeu offensif. Se limitant simplement à couvrir sa zone défensive, le défenseur de Béni Yas n'a à aucun moment tenté de déborder sur son couloir droit, histoire d'offrir des solutions au compartiment offensif. En un mot, il était complètement dépassé par les événements. C'est le cas aussi de Mesbah dont le rendement offensif laisse à désirer. En tout cas, la sélection nationale a manqué de cette force qu'elle avait déployée face au Rwanda au détriment d'un système frileux qui avait permis aux Aigles maliens de non seulement remettre les pendules à l'heure mais aussi d'arracher une victoire inespérée dans les dix dernières minutes de la partie. En un mot, ce sont les Verts qui ont offert ce succès aux Maliens, loin d'être les adversaires redoutables que le Bosnien a annoncé comme les favoris du groupe. Le match de référence que Halilhodzic attendait avec impatience s'est finalement soldé sur une défaite des Verts. Une défaite riche en enseignements qui met à nu les carences de l'équipe nationale et son comportement sur les terres africaines. De quoi remettre certains choix en cause pour éviter de commettre les mêmes erreurs à l'avenir N. T.