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AZZEDDINE GUERFI, COMMISSAIRE DU 5e FESTIVAL INTERNATIONAL DU LIVRE ET DE LA LITTERATURE DE JEUNESSE (FELIV) “Rendre hommage aux pionniers de la littérature algérienne”
Dans cet entretien, il livre les particularités et les nouveautés de la manifestation littéraire. Liberté : Le Feliv initie cette année un partenariat avec l'Entreprise du métro d'Alger, avec une programmation toute particulière. Comment est née cette idée ? Azzeddine Guerfi : L'idée est née des discussions et des réflexions que nous menons depuis plusieurs mois avec les membres du comité d'organisation du Feliv, qui veille à élaborer un programme d'activités cohérent et de qualité. Notre souci, depuis l'année précédente, est de sortir le livre des sentiers battus, de tenter, chaque fois, de l'emmener vers le citoyen. C'est donc tout naturellement que nous avons pensé à organiser une exposition dans 3 stations du métro d'Alger, à savoir Hay El-Badr, Jardin d'essai et Tafourah. Nous avons donc proposé notre projet à nos partenaires de l'Entreprise du métro d'Alger, qui ont été emballés par l'idée et ont tout de suite répondu favorablement à notre demande. Permettez-moi à cette occasion de les en remercier. Pour ce faire et à travers une série de manifestations, nous rendrons hommage aux pionniers de la littérature algérienne (Ahmed Rédha Houhou, Abdelhamid Benhadouga, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohamed Dib, Moufdi Zakaria, Malek Haddad, Yacine Kateb, Tahar Ouettar, Abou Laïd Doudou), sur les lieux les plus fréquentés de la capitale, cet événement s'inscrivant dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance. Le projet s'articule autour de plusieurs événements : expositions, projections, affichages, ainsi que la publication d'un ouvrage retraçant le parcours des “pères fondateurs de la littérature algérienne” qui sera commercialisé au prix d'un ticket de métro. Cette année encore, deux décentralisations : Sidi Bel-Abbès et Batna. En quoi consistera le programme de ces deux villes ? Effectivement, cette année encore, le Feliv sort de ses murs et va à la rencontre des citoyens algériens, et chaque fois que nous en aurons l'occasion, nous irons vers d'autres lieux, d'autre villes, pour que toute l'Algérie, ou presque, puisse profiter des activités organisées dans le cadre du Feliv. Cette année, il ira rendre visite aux Belabbésiens, aux Batnéens, mais également aux habitants de Bordj El-Kiffan. Quatre lieux pour un seul événement, c'est quasiment inédit pour une manifestation livresque de l'envergure du Feliv. Concernant les activités organisées à Batna et à Sidi Bel-Abbès, nous allons proposer, dès le 17 juin, certaines des rencontres littéraires programmées à Alger, mais également une partie des ateliers destinés aux plus jeunes, et des spectacles musicaux en partenariat avec les directions de la culture des villes concernées, mais également avec les associations Paroles et écritures de Sidi Bel-Abbès, et Les Amis de Medghassen à Batna. Nous avons veillé, chaque fois, à associer des artistes et des animateurs locaux. Il était impensable pour nous d'avoir la prétention d'organiser des activités de ce genre dans des villes d'Algérie sans faire appel aux professionnels et aux potentialités locales. Pourquoi la “littérature-monde”? D'abord parce que l'Algérie fait partie du monde et qu'elle ne vit pas en vase clos. Ensuite, comme pour l'édition précédente, nous avons eu comme ambition de concevoir une programmation littéraire riche, internationale et variée, plus à même de rendre compte de la diversité de la littérature d'aujourd'hui. Ainsi, de nombreux écrivains du monde entier, d'Egypte, du Sénégal, de Cuba, d'Iran, des Etats-Unis, du Congo, de France, de Madagascar et d'Algérie, bien sûr, plus de trente écrivains, dans une diversité inédite, sont présents cette année. Le volet jeunesse est marqué par les mêmes activités que l'an dernier, mais vous avez également introduit une section cinéma... Il n'est pas tout à fait exact de dire que ce sont les mêmes activités que l'année dernière. Certes, dans un terme générique, nous avons reconduit les mêmes activités : ateliers de dessins, lectures de contes, initiation aux arts plastiques... Mais les acteurs sont différents et chacun d'eux, Algérien ou étranger, animera les ateliers et initiera nos chérubins au monde merveilleux de la littérature, du dessin, des arts plastiques et des travaux manuels, afin de développer leur imaginaire. L'an dernier, vous aviez travaillé avec l'association Aslia pour la sélection des livres importés par le Feliv. Cette année, avez-vous renouvelé la collaboration ? ll Pour cette année encore, les deux grandes librairies internationales, l'une dédiée au livre de jeunesse et l'autre à la littérature, seront présentes au niveau du Village du livre à l'esplanade de Riad El-Feth. Pour ce qui est du partenariat initié avec le Syndicat des libraires algériens, il ne sera pas reconduit cette année pour des raisons d'ordre pratique, puisque les libraires, membres de l'Aslia et avec lesquels nous avons travaillé l'année dernière, ont, dans le cadre de leurs activités professionnelles, un emploi du temps qui ne leur permet pas d'être présents pour cette édition. Néanmoins, notre volonté d'associer toute la chaîne du livre à l'organisation du Feliv se poursuivra coûte que coûte, puisque les stands réservés au livre à Batna et à Sidi Bel-Abbès seront gérés par des libraires locaux. A. I.