La Russie, en tête du groupe A de l'Euro-2012, n'a besoin que d'un point samedi contre la Grèce pour accéder aux quarts de finale, mais veut être exemplaire sur le terrain en espérant que ses supporters le soient aussi pour que l'UEFA ne sanctionne pas la sélection. Si les hooligans russes s'illustrent encore dans une enceinte sportive, l'UEFA lèvera son sursis et retirera six points à la Russie en vue de son futur parcours de qualifications pour l'Euro-2016. Les hooligans russes sont dans le collimateur de l'UEFA depuis les débordements lors de Russie-République Tchèque (4-1) le 8 juin. Des fans russes avaient alors agressé des stadiers à Wroclaw pour les faits les plus graves entre fumigènes et déploiement de banderoles à caractère nationaliste. Appliquant sa philosophie de “zéro tolérance”, l'UEFA a brandi la menace du retrait de points pour les éliminatoires de l'Euro-2016 avec une période sursitaire qui va jusqu'à la fin des barrages, à l'automne 2015. La dernière fois que l'équipe russe a joué à Varsovie, contre la Pologne (1-1) mardi, sur fond de tensions historiques entre les deux pays, des heurts dans les rues avaient fait une vingtaine de blessés et occasionné quelque 200 interpellations, essentiellement des Polonais. Ces incidents relevant de la justice pénale et non sportive, ils n'ont pas eu d'effet sur le sursis des Russes. L'équipe nationale russe, qui vit dans un hôtel de luxe du centre de Varsovie, sous une surveillance policière plus visible que les autres équipes, tente de faire abstraction de ce contexte, ne parlant que du match. “Bien sûr qu'un nul suffit pour nous envoyer en quarts, mais nous voulons gagner pour rester en tête et rester à Varsovie”, explique le milieu de terrain Shirokov. Le vainqueur du groupe A accueillera, en effet, le deuxième du groupe B à Varsovie le 21 juin. “Tout autre résultat serait inacceptable”, ajoute Shirokov. Il faut peut-être voir dans ce discours ambitieux l'éclat de voix qu'a dû pousser dans les vestiaires russes l'autoritaire coach néerlandais de la sélection, Dick Advocaat, après le dernier match. La Russie, dominatrice, menait ainsi 1 à 0, ce qui lui garantissait à ce moment-là une qualification, avant que la Pologne n'égalise en seconde période (1-1). Et le gardien du Zénit, Malafeev, de répéter en écho : “Nous devons oublier qu'un nul nous qualifierait pour les quarts, nous devons marquer, un but, deux... autant que nous pouvons!” Pour faire trembler les filets, une seule adresse : Dzagoev, la nouvelle star de cet Euro (il aura 22 ans lundi), auteur de trois buts, soit le meilleur total du tournoi, à égalité avec l'Allemand Gomez et le Croate Mandzukic. Le buteur du CSKA Moscou menace clairement le total de 4 buts, meilleure performance de la précédente édition, signée par l'Espagnol Villa, qui a déclaré forfait pour la compétition. Il a encore du chemin à faire pour rattraper le recordman (9 buts en 1984), un certain Michel Platini, président de l'UEFA. Pour les Grecs, il reste une mince chance de qualification à saisir de toute urgence pour éclairer l'horizon d'un pays ravagé par la crise économique. “Il y a une chance, nous devons nous concentrer là-dessus et croire que c'est possible”, martèle ces derniers jours le coach portugais des Grecs, Fernando Santos.