La maison de la culture Dassine de la wilaya de Tamanrasset a abrité, jeudi dernier, la cérémonie de remise des prix aux six lauréats du Concours national des contes et légendes du patrimoine saharien, organisée en marge du Festival international Abalessa-Tin Hinan pour les arts de l'Ahaggar (Fiataa), qui avait eu lieu, du 14 au 19 février dernier à Tamanrasset. Les trois premiers prix, d'une valeur de 200 000 DA chacun, ont été attribués à Chérif Abdelmadjid (conte en arabe), à Fatiha Bouhas (texte en français), et à Bettane Tedj (conte en targui). C'est ce dernier, justement, qui a créé la surprise de la journée en subjuguant l'assistance : originaire de la Petite-Kabylie, il été récompensé pour un conte écrit en tamashek, histoire de lancer un défi aux Tamanrassetis qui pensent que le Festival des arts de l'Ahaggar est l'apanage des touareg. M. Bettane, qui a appris la grammaire targuie, démontre qu'ils ont finalement tort et que la culture aussi riche que diversifiée de notre pays n'a pas de limites territoriales. Les lauréats du deuxième prix : Belguendouz Yacine Mohammed, Zidane Yacine et Laroussi Brahim se sont vus remettre un chèque d'une valeur de 100 000 DA chacun pour leurs contributions écrites dans les trois langues. La cérémonie s'est déroulée en présence du commissaire du festival, Farid Ighil Ahriz, des représentants locaux du secteur de la culture et du wali, Saïd Meziane. Dans son intervention, M. Meziane, visiblement courroucé, a mis l'accent sur le fait qu'aucun candidat de Tamanrasset ne figure sur la liste des lauréats, qui sont tous originaires d'autres wilayas. “C'est inadmissible ! Il faut s'organiser pour s'approprier ce festival qui a été créé à l'origine pour préserver le patrimoine culturel de cette importante région. Il faut s'impliquer directement si on veut réellement pérenniser le legs des Imouhaghs, qui constituent une bonne partie de la mosaïque de la culture nationale dans toutes ses variétés et couleurs. On ne veut pas d'une culture ‘in-vitro'. L'Etat a mis le paquet pour la réussite de cet évènement culturel et c'est aux gens de la région de s'y mettre et de s'impliquer pour assurer sa continuité". Revenant sur l'objet du jour, le wali a proposé en s'adressant au commissaire du Fiataa, de faire participer le public en tant que membre du jury dans les prochaines éditions, en organisant des lectures des contes. Le président des jurys, Kamel Saïdoun, a précisé que le choix des 6 heureux lauréats a été fait dans la transparence, parmi plus de 70 candidats (29 contes en arabe, 21 en français et 21 en tamazight). R K