Il ne se passe pas un jour sans que le sujet des pénuries récurrentes d'eau anime les discussions des citoyens de plusieurs communes de la wilaya de Djelfa, où les robinets sont à sec. Certains se limitent aux constats et en dénonçant les fontainiers chargés d'ouvrir et de fermer les vannes. D'autres entreprennent des démarches pour exposer leurs problèmes et en particulier celui de l'eau. Alors que les derniers protestent avec énergie et fracas. Aucune des explications des autorités, si explication il y a, n'est convaincante pour les protestataires. Tout ce qu'ils veulent, c'est de voir l'eau couler dans les robinets. Certains quartiers de Djelfa n'ont eu de l'eau que pendant une heure en 2011. Pour d'autres habitants du centre-ville, “les mieux nantis", cela fait plus d'un mois qu'ils n'ont plus eu d'eau dans leurs robinets. À Hassi Bahbah, deux cités populaires ne vivent qu'avec l'eau des citernes chèrement monnayée. Durant la nuit de jeudi à vendredi, les habitants du centre-ville de Djelfa ont bloqué des rues à partir de 19h. Nous nous sommes rendus sur les lieux. Les rues menant de Bab Charef aux Grabas et à Daïa étaient toutes bloquées et fermées à la circulation. D'importants groupes de jeunes et de moins jeunes étaient sur les lieux. Les accès étaient barricadés par des conteneurs de déchets et des cartons d'emballage. Les véhicules de police ont été placés de manière à détourner la circulation en vue probablement d'éviter que les rues se congestionnent. Les protestataires, tout en se déclarant pacifiques, jurent par tous les saints de ne pas baisser les bras et si cela devient nécessaire, ajoutent-ils, de passer à un stade supérieur sous une nouvelle forme, jusqu'à ce que l'eau coule dans les robinets. Les délégués nous accostèrent pour nous dire qu'il leur a été promis par le représentant du wali que l'eau coulera incessamment mais il était déjà 22h30 et toujours pas d'eau. Un jeune criera : “On ne veut pas du jus dans nos robinets mais uniquement de l'eau" “Maneche habine jus habine mouiha" et cette phrase est devenu le temps de notre présence un slogan chanté par les jeunes en chœur. JO K