Malgré son interdiction par décret présidentiel, la pêche du corail a connu un regain sensible, ces derniers temps, notamment du côté de la zone maritime d'El-Kala. Durant les six derniers mois de l'année en cours, près de 600 kilogrammes de corail ont été saisis au niveau de la seule wilaya d'El-Tarf, au cours de plusieurs opérations des différents services concernés par la lutte contre ce phénomène, qui frappe de plein fouet pratiquement toute la façade maritime est du pays. Le taux le plus élevé réalisé, soit près de 200 kilogrammes, est à mettre à l'actif des éléments des Douanes algériennes, précisent nos sources, et ce, grâce à une opération ayant ciblé le recrutement des “indics", des vieux renards qui connaissent la bande frontalière coin par coin, bien rémunérés et qui sont infiltrés au cœur des filières de trafiquants. Une politique qui semble avoir donné des résultats probants dans lutte contre le trafic de tout bord, si on se réfère aux avis des douaniers qui n'ont pas caché leur grande satisfaction à ce sujet et surtout vu les différentes prises réussies grâce aux informations fournies en temps opportuns par ces “indics". Cependant, malgré une lutte sans merci, menée sur le terrain par les gardes-côtes, les GGF et les Douanes algériennes, le pillage du corail, dont la pêche a été interdite par décret présidentiel depuis 2001, a connu un regain sensible, ces derniers temps, notamment du côté de la zone maritime d'El-Kala, dépendant de la façade maritime de Annaba, qui regroupe, en outre, les plans d'eau de Annaba, El-Tarf, Skikda, Jijel et Béjaïa. Selon des témoignages, depuis plus d'une décennie, l'environnement sous-marin, plus particulièrement celui de l'extrême nord-est de l'Algérie, est frappé de plein fouet par des pratiques néfastes et pernicieuses qui causent des effets irréversibles à l'ensemble du fond maritime du littoral du pays. La côte d'El-Kala, au même titre que celles de Annaba et de Collo (Skikda), riches par leurs jardins de mordjane, se trouvent aujourd'hui dévastée par le monde des “Huns", dont les tentacules dépassent souvent nos frontières, qui cause un ravage aux conséquences désastreuses pour le patrimoine que recèle surtout le récif corallien. C'est au moyen d'un labourage systématique que le corail est ramassé. Les trafiquants ratissent large en déracinant, au moyen de “griffes" les pousses de corail. À rappeler que la plus grande prise réalisée cette dernière décennie a été opérée en 2000, au niveau de la plage la Caroube de Annaba où quelque deux tonnes de corail ont été saisies avec en prime l'arrestation en flagrant délit d'un important réseau de trafiquants, dont trois Italiens. Depuis, la filière de la “Mama", une veille dame napolitaine en charge du corail algérien, est à chaque grosse prise mise à l'index. B. B