Désormais, la lutte contre la pêche clandestine du corail a les moyens de sa politique. Les gardes-côtes de la marine nationale dans la wilaya El Tarf, au nord-est du pays, ont récemment acquis huit nouvelles embarcations rapides de type semi-rigide pour faire face à ce fléau. C'est du moins ce qu'a rapporté dimanche l'APS. Ainsi, l'amélioration des moyens matériels permettra aux gardes-côtes de renforcer leur capacité à combattre la pêche clandestine du corail souvent utilisé pour embellir l'art décoratif ou sertir les bijoux. Des tentatives de pillage de corail ont été signalées à maintes reprises dans cette région, ce qui risque de porter préjudice au récif corallien. Les autorités locales prennent des mesures pour garantir une croissance normale et permanente des ressources en corail et effectuent en même temps une étude d'évaluation sur une exploitation plus organisée et plus rationnelle du corail, dans l'intérêt des pêcheurs et de l'économie nationale. Le commandant de l'unité locale des gardes côtes de la marine nationale a déclaré à ce propos que "Ce renforcement en moyens matériels conséquent est destiné en premier lieu à la surveillance de toute la zone maritime d'El Kala, de veiller à la stricte application de la réglementation et loi en vigueur concernant la pêche, la sauvegarde de la faune et la flore maritime y compris le corail, la lutte contre la pollution et la surveillance des frontières maritimes".L'acquisition des embarcations indiquées, plus rapides que les hors bords utilisés pour la pêche du corail à la croix, a ralenti l'exploitation forcenée de ce cadeau de la mer et l'une des richesses qui consistent en pratique à servir à embellir davantage l'art décoratif ou à sertir les bijoux. La même source a ajouté que "jusqu'à l'heure actuelle aucun dépassement n'a été signalé dans le secteur pêche et une absence totale de pollution est constatée dans le secteur de surveillance des gardes côtes de l'unité d'El Kala, ou il est toutefois enregistré quelques tentatives de pilleurs de corail qui utilisent tous les moyens pour arriver à leur fin". our mettre un terme aux agissements néfastes qui ont déjà porté préjudice au récif corallien, il a été décidé de renforcer la surveillance, combinée à une lutte acharnée contre les pilleurs et trafiquants de corail et des "résultats probants commencent à être enregistrés", a fait savoir le Commandant de l'unité des gardes-côtes de la marine nationale d'El Kala. Il convient de rappeler par ailleurs que la pêche du corail a été interdite en Algérie depuis 1998. Néanmoins, l'Algérie, qui possède la plus grande réserve de corail rouge de Méditerranée, pourrait de nouveau autoriser la pêche de cet or rouge à l'issue d'une étude confiée à des chercheurs français et qui devait rendre ses résultats à partir du premier semestre 2007. Il faut dire que c'est l'ampleur du pillage qui a fini par alerter les pouvoirs publics qui ont lancé en 2001 un appel d'offres international concernant l'évaluation des ressources coralliennes. ce marché a été remporté par un bureau d'études français. Selon le dernier rapport de la Chambre nationale de pêche, le travail de ce bureau doit permettre de quantifier la production du corail en Algérie et d'établir des cartes permettant, à la fois, de la développer et de la protéger. Il faut savoir également que l'exploitation du corail rouge, le plus prisé par les fabricants-bijoutiers, a été suspendue en 2001 pour des considérations biologiques, afin de permettre à la flore de se reconstituer. Mais le pillage s'est poursuivi, au nez et à la barbe des gardes-côtes et de la douane jusqu'à permettre à certains contrebandiers de prospérer d'une façon outrageuse. Aujourd'hui dotés de moyens plus conséquent la lutte contre ce fléau devra s'intensifier. Par ailleurs pour le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques Smaïl Mimoune , le corail restera toujours interdit jusqu'en 2015. Le ministre a réitéré les mesures prises par son département pour l'interdiction de la pêche du corail. en indiquant que le décret exécutif signé depuis octobre 2000 est l'émanation d'une étude scientifique qui répond à des impératifs écologiques. Retraçant la gestion de cette ressource notamment depuis l'année 1987 où plusieurs décrets et ordonnances ont étés promulgués, en passant par le décret 95-323 et dont l'article 70 stipule la non exploitation du corail plus de cinq ans pour qu'il se reproduise, le décret d'interdiction intervenu en 2000 devrait ainsi l'interdire sur une période de 15 ans, soit jusqu'en 2015. Concernant la reconversion des exploitants vers d'autres spécialités, le ministre avait assuré dans l'une de ses déclarations à la presse que des dispositions ont étés prises à ce sujet, et que bon nombre d'entre eux ont étés aidés à passer le cap d'une telle interdiction.