La plupart des plages ont été concédées. Pour y accéder, le client doit verser la somme de 1000 DA pour avoir seulement deux chaises en plastique et une table. Une petite virée sur la côte ouest de Jijel nous a permis de voir de près cette situation qui fait fuir les estivants et d'interroger des touristes. La moitié des plages a été squattée par des privés avec un service minime et des prix exagérés. “Je viens de payer 1 800 DA pour avoir l'accès avec ma femme et mes 3 enfants", dénonce un père de famille venu de Sétif pour passer ses vacances. “Je passe l'été à Jijel chaque année, mais je pense que l'été 2012 sera le dernier, car les prix sont trop élevés et le service est médiocre", ajoute notre interlocuteur. Certains nous diront que “c'est une drôle de privatisation, on a parfois peur de réclamer ou de faire une remarque concernant la qualité du service à cause du comportement des propriétaires". C'est le cas de beaucoup d'estivants qui ont préféré passer leurs vacances à Jijel contrairement aux années précédentes où ils optaient pour Béjaïa, Annaba ou parfois même Oran. “On pensait que cet été serait meilleur que ceux des années passées, mais on constate que les plages sont devenues inaccessibles pour les simples fonctionnaires comme nous (...), on aimait venir à Jijel pour la nature, les belles plages et le respect des familles, c'est vrai, mais aussi à cause des prix raisonnables, mais en voyant ce qui se passe cet été, on a l'impression de ne plus être les bienvenus ici", nous dira un homme qui s'apprêtait à quitter la plage du Grand-Phare. Sur un autre volet, des parcelles de terrain sont automatiquement transformées en parking payant. Cette fois-ci, les prix ont doublé. L'année passée, les gardiens de parkings réclamaient 50 DA, cette année ils réclament 100 DA. Les automobilistes sont obligés de payer ces pseudos gardiens contre la sécurité de leurs véhicules, sinon la voiture sera automatiquement endommagée. “On ne sait plus à quel saint se vouer", nous dira Salah. J'ai garé ma voiture la semaine dernière dans un soi-disant parking à Kissir, quand les deux jeunes sont venus me demander de l'argent, et quand j'ai exigé un ticket comme garantie, ils n'ont pas voulu me le donner, alors je n'ai pas payé, et à mon retour, j'ai trouvé la vitre arrière brisée et deux roues crevées (...). Je me demande pourquoi nous ne sommes pas protégés."