Djebril (on dit aussi Djebrin) est la forme arabe de Gabriel qui représente, dans la tradition monothéiste, l'Ange porteur des messages de Dieu. Dans le christianisme, c'est lui qui a annoncé à Marie la naissance de Jésus, et le Coran mentionne, à son tour, que c'est un ange qui a annoncé à Marie qu'elle allait mettre au monde le Messie. C'est encore Gabriel qui a transmis au Prophète Mohammed les versets du Coran. Le nom de Gabriel, qui appartient au sémitique, se décompose en deux parties : gab/ djab, qui signifierait “héros" (cf l'arabe djabbar) et “El" qui est le nom sémitique de Dieu (cf l'arabe Allah, l'hébreu Elohim). Parmi les Djebril célèbre, citons le fameux guide targui, Machar Djebrine (1890-1981). De son nom complet, Machar Djebrin Ag Mohammed, il était originaire la tribu nomade des Kel Meddak, et, dès l'enfance, il a parcouru de vastes distances, acquérant une bonne connaissance du milieu où il vivait. Il a vécu la conquête française de son pays et participé à la résistance des populations, hostiles aux conquérants. Les troupes coloniales ont fini par occuper la région. Pour mieux la connaître, les Français multiplient les missions scientifiques. Comme Djebrine s'était déjà fait connaître pour ses talents de guide, on sollicite ses services. C'est ainsi qu'en 1933, il guide le lieutenant Brenans qui, grâce à lui, découvre d'importants vestiges préhistoriques. En 1935, c'est au tour d'Henri Lhôte, qui veut explorer la région à l'est de Djanet, d'appeler ses services. Ce sera le début d'une longue collaboration entre les deux hommes, collaboration qui se solda par la découverte des plus prestigieuses peintures rupestres du Tassili. L'université d'Alger le nomma, à partir de 1949, guide des missions scientifiques qu'elle organise au Sahara. C'est sur ses observations que F. Bernard a rédigé ses Recherches zoologiques et médicales du Tassili des Ajjer. Bernard, reconnaissant l'apport inestimable de son guide, lui rend hommage dans sa préface. à partir de 1956 et jusqu'en 1969, il participa à de nouvelles expéditions, en compagnie de Lhôte. Cette fois-ci, c'est d'autres sites qui sont explorés : Tamrit, Sefa, Tessoukay, Jebbaren, plateau de Tadjihahine... Il n'y a pas de doute que la plupart des découvertes que Lhôte s'attribua ont été faites par Djebrine. En juin 1975, Djebrine est nommé gardien d'un camp de touristes à Tamrit, puis, en 1978, dans celui de Sonatrach. L'Office national du cinéma (Oncic) lui consacra, à la même époque, un documentaire. Il meurt peu après à Djanet. M.A. H ([email protected])