Rien de sérieux ne permet d'affirmer son retour dans la région. Les services du Parc national de l'Ahaggar (Opna) ont signalé, ces derniers jours, la présence et la capture d'un guépard. Un reportage lui a même été consacré par un quotidien national. Le félin aurait été, toutefois, relâché dans la nature. Il aurait été repéré en compagnie de sa femelle et de leur progéniture. Il faut signaler que le parc de l'Ahaggar représente un territoire presque aussi grand que la France. 450.000km². Quant au guépard, il est réputé être l'un des félins les plus rapides au monde. Sa vitesse atteint facilement les 120km/heure. Des informations très précises nous permettent d'affirmer que la dernière fois où le guépard a été aperçu à la fin des années 90, ce fut à Djanet. Il fut abattu dans l'enceinte d'une caserne après une intrusion quasi mystérieuse. Sa peau a été récupérée et orne les murs du musée de la ville. Anaïs, nom du guépard en Tamahak a disparu du paysage depuis fort longtemps. La mémoire targuie est infaillible. Encore plus celle des redoutables et réputés guides des Kel Meddak, ni les descendants de Djebrine, le guide réputé qui fit découvrir les célèbres peintures rupestres du Tassili à Henri Lhote, Aïssa, Agaoued ou encore ses neveux, Ouarzaghen et Ouandoukan n'ont localisé la moindre de ses traces. Ils savent lire la moindre empreinte sur le sable comme un lettré déchiffrerait un parchemin. Théodore Monod, grand Saharien devant l'éternel et qui a parcouru de long en large, le désert, n'en fait pas mention dans ses ouvrages. C'était et c'est toujours un naturaliste mondialement connu. Des rumeurs avaient fait état de traces de guépard au milieu des années 80 du côté de Bordj El Haouès, ex-Fort Gardel, à quelque 140km de la ville de Djanet. Est-ce que cela suffit, pour autant, de parler de la réapparition éventuelle d'une espèce animale depuis longtemps éteinte dans cette région? Les conditions d'inféodation ou de colonisation de ce territoire par ce type de félins, particulièrement défavorable, tendent plutôt à écarter cette thèse. La désertification extrême, le manque terrible d'eau dus à des sécheresses typiques au climat de la région, ont eu déjà raison d'espèces telles que l'oryx, la girafe, le phacochère...elles ne figurent plus que sur les majestueuses peintures rupestres du Tassili N'ajjer. Certains parlent d'une introduction clandestine du guépard qui se serait par la suite échappé des lieux où il était confiné. A moins qu'il ne soit devenu trop encombrant. L'entretenir et le nourrir, n'est pas une mince affaire. Autant lui rendre sa liberté. Le guépard abattu à Djanet était famélique. Il a été attiré par l'odeur de la viande en provenance des cuisines. C'était la fête de l'Aïd El Kebir...Un accident de parcours.