La revue Vies de villes a consacré un numéro spécial afin de dévoiler les quelques composantes de ce programme. Dans son troisième hors série, la revue Vies de villes a consacré un large dossier au vaste projet de (ré) urbanisation d'Alger. Ce trimestriel de l'architecture souhaite accompagner, à sa manière, ce long processus de restructuration de la capitale. Son directeur de la publication, M. Akli Amrouche, a jugé utile de lui dédier un numéro spécial afin de dévoiler les quelques composantes de ce plan stratégique à l'horizon 2030. Le meilleure porte-parole et promoteur de ce gigantesque chantier multisectoriel ne peut être que le wali, M. Mohamed-Kebir Addou, qui réserve une vision pleine d'ambitions pour la capitale. La revue a, pour cela, ouvert ses colonnes à ce responsable sur 10 pages. Le jeu en vaut la chandelle d'autant plus que le wali a répondu dans le détail et avec de plus amples informations à toutes les questions que le journaliste lui a posées. Dans cette interview, il a affiché son ambition de faire d'Alger une ville emblématique qui se transforme tout en gardant son authenticité. Alger devrait devenir, selon lui, cette “ville-jardin qui maîtrise son étalement et restaure ses équilibres écologiques". Alger devrait être aussi, la ville des mobilités, des proximités et un exemple de bonne gouvernance. Le plan organise ainsi la transformation et la valorisation territoriale de la capitale avec comme principal objectif, le bien-être et la qualité de vie de ses habitants. La blancheur de son habit doit un jour rayonner de nouveau afin qu'elle puisse retrouver son identité urbaine. Car, c'est grâce à cette couleur blanche qu'Alger affirme son histoire. Elle est également le pôle politique et économique de tout le pays. D'où la nécessité de “renforcer ses assises industrielles et tertiaires", lit-on dans l'un des articles. Cela passe impérativement par une révision du Plan directeur de l'aménagement et de l'urbanisme (PDAU). Le plan 2030 vise à embellir davantage Alger et à lui redonner une nouvelle qualité urbaine. Il s'agit de l'embellissement des rues, recomposition des espaces publics, développement de nouvelles centralités, revitalisation des quartiers difficiles et la promotion d'une architecture de qualité. Sa blancheur doit rayonner de nouveau... L'autre défi dans lequel se sont lancés les initiateurs de ce projet d'envergure, approuvé, faut-il le préciser par le président de la République, est de faire d'Alger une ville sûre. Comment ? En dotant la capitale de toutes les capacités nécessaires afin qu'elle puisse se défendre face aux catastrophes de diverses natures qui l'ont bouleversée de longues décennies durant. Il est, de ce fait, tenu compte des différents risques, naturels soient-ils ou technologiques, engendrés par les activités industrielles. Le challenge et non des moindres qui attend les dirigeants de la capitale est la restauration de ses écosystèmes verts. La forte croissance urbaine dont a fait l'objet Alger n'a pas été sans conséquences sur ces écosystèmes. Des terres agricoles et des bois urbains ont été malheureusement détruits et éliminés. Un correctif est dans ce sens indispensable. “Alger doit protéger son patrimoine naturel et écologique et doit offrir à sa population et à ses visiteurs des espaces de loisirs et de repos en contact avec la nature", explique-t-on en page 48. Il faut commencer, se disent les concepteurs de ce plan, par valoriser et développer la trame de jardins publics et des espaces verts. Il y a lieu d'éradiquer également toutes les décharges “imposées" sur des terres agricoles exploitables et/ou des espaces verts. L'exemple le plus édifiant n'est autre que Oued Smar. Cette décharge située à l'entrée d'Alger offrait une image des plus navrantes et décevantes de la capitale aux visiteurs. Sa fermeture et sa réhabilitation en parc urbain est une décision salvatrice. Le projet prévoit, en outre, la réalisation d'une promenade longue de plus de 50 kilomètres entre Cap Caxine et Cap Matifou, appelée “Promenade de la baie d'Alger". Il est projeté également de nouvelles centralités autour des équipements structurants. L'on cite le campus de médecine de Ben Aknoun, la fac de droit à Saïd Hamdine, le stade de Douéra, la Grande Mosquée d'Alger, le campus de Lettres à Bouzaréah... Par ailleurs, la revue a interviewé le premier magistrat de la commune d'Alger, M. Tayeb Zitouni qui a avoué que lui et ses collaborateurs ont été associés pleinement dans l'élaboration de ce plan stratégique. “Notre contribution s'est essentiellement inspirée de la volonté citoyenne, ignorée auparavant dans la prise de décision", relève-t-il. Le projet ambitionne de transformer la capitale, indique le maire d'Alger-centre, et de l'élever au rang d'une grande métropole méditerranéenne. B K