Les militants et sympathisants du FFS ainsi que tous les démocrates auront les yeux braqués sur la wilaya de Tizi Ouzou. La raison ? La région abrite aujourd'hui la première action publique du mouvement initié par trois anciens premiers secrétaires du parti, MM. Bouhadef, Mammeri et Kerboua, ainsi que Djamel Zenati, qui a été directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed lors de l'élection présidentielle de 1999. Ils sont rejoints par Samir Bouakouir ainsi que d'autres cadres du parti, qui étaient jusque-là en rupture de ban. La direction du parti, qui n'ignore pas qu'un succès même relatif de cette première sortie publique équivaudrait à un désaveu de la stratégie adoptée, a fait dans le redéploiement tous azimuts. Installations de nouvelles sections à travers les différentes communes des wilayas du Centre, à l'instar de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira. L'important étant de dissuader un maximum de militants et sympathisants du FFS, qui étaient en déshérence, en quête d'un nouveau cadre de mobilisation, de rejoindre le mouvement. Et donc de crédibiliser une initiative visant, du moins dans l'esprit de l'un des trois anciens premiers secrétaires et au demeurant respecté par tous, “à assurer la pérennité du parti avec ses principes, valeurs et méthodes démocratiques". C'est dans cette perspective qu'il faut inscrire également la restructuration du parti à travers les wilayas du Centre. La direction a pu mener à bien cette réorganisation du parti car elle survient à quelques mois des élections locales. Beaucoup d'anciens cadres du parti, oubliés lors de la confection des listes de candidatures pour les législatives, ont été approchés pour y conduire des listes à l'échelon local ou de wilaya. D'autres militants et sympathisants sont motivés par autre chose : mettre un terme “à l'hégémonie" du FLN, qui a effectué, avec une majorité relative — c'est le cas dans la commune de Béjaïa — son deuxième mandat d'affilée (2005-2007 ; 2007-2012). Et le FLN a supplanté les partis démocrates un peu partout dans les wilayas du Centre, censées être les fiefs et du FFS et du RCD. On ignore pour l'heure si cette opération de renouvellement a été menée à son terme et quelle sera son efficacité sur le terrain lors des toutes prochaines joutes électorales. Mais c'est plutôt l'issue du meeting des “redresseurs du FFS" et de la dynamique qui va s'ensuivre qui va déterminer vers quel côté va basculer le gros des troupes, resté pour l'heure à l'écart. Mais pas pour longtemps. Les “tueurs politiques", qui ont sévi au sein des partis démocrates, ont, certes, réussi à dégrossir les rangs de leurs structures respectives, ils n'ont pas atteint le but poursuivi : tuer leur âme militante. M. O