Réunis jeudi à Tizi Ouzou, de nombreux cadres et militants du FFS parmi lesquels de nombreuses anciennes figures de proue du parti à l'image de Djamel Zenati, Samir Bouakouir, Mustapha Bouhadef, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Madjid Abid et l'ex-fédéral de Béjaïa, Farid Khalef, ont convenu de la nécessité de tenir un grand meeting populaire national le 12 juillet prochain. “Conscients des enjeux politiques majeurs auxquels est confronté notre jeune nation, les cadres et militants du FFS appellent les Algériennes et les Algériens à venir assister massivement au meeting populaire national le 12 juillet 2012 à Tizi Ouzou", indique une déclaration rendue publique hier. Même la direction actuelle, pourtant contestée en raison de “son refus du débat" et de “sa compromission avec le pouvoir", a été conviée à ce meeting, note le texte. “Les représentants de la direction actuelle du FFS sont cordialement invités à venir s'exprimer librement !", note le communiqué. “Nous nous inscrivons dans une stratégie de rassemblement", explique Samir Bouakouir, ex-représentant du FFS à l'étranger. “Il s'agit pour nous de défendre la ligne originelle du FFS, laquelle s'inscrit dans une stratégie de rupture radicale et pacifique avec le système", dit-il. Mais malgré cette main tendue à la direction actuelle, ces cadres ne l'épargnent pas pour autant. Ils dénoncent ainsi “l'arrogance et le sectarisme d'une direction, instrumentalisée par certains cercles du pouvoir, plus prompte à prononcer des “fetwas staliniennes" et à établir des listes noires de triste mémoire, qu'à répondre aux appels au rassemblement et à l'ouverture d'un vrai débat démocratique". Aussi s'interrogent-ils “dans ce contexte délétère, porteur de graves périls pour la cohésion nationale, sur le mutisme politique de la direction du FFS et les réelles motivations d'un retournement stratégique à travers une intégration dans des enjeux claniques en contradiction totale avec la mission historique du parti, celle de la construction d'une alternative démocratique". Selon ces cadres et militants, l'impasse politique, “consécutive au coup de force du 10 mai, est totale". “Aucun signe, aucun acte ne laisse supposer une volonté d'engager le pays dans une transition démocratique. Notre pays demeure l'otage d'une mafia politico-financière qui a fait main-basse sur les richesses du pays, les dilapidant dans une impunité totale, hypothéquant ainsi l'avenir de générations entières", écrivent-ils. Déterminés à poursuivre la “mobilisation pour la sauvegarde du FFS, son unité et sa cohésion, et la réaffirmation claire de sa ligne politique originelle", ces cadres et militants réaffirment “l'exigence d'une rupture radicale et pacifique avec un système historiquement condamné, politiquement inefficient et négateur du droit imprescriptible du peuple algérien à l'autodétermination, individuel et collectif", conclut le communiqué. Présent à la réunion des contestataires à Tizi Ouzou, Karim Tabbou a dû se retirer en raison de la présence, selon lui, des “frondeurs de 2006 qui ont mené un travail de sape contre le parti". “Nous avons convenu de travailler sur la base de la lettre adressée à Aït Ahmed (...) je ne veux pas que l'action soit une bataille organique pour le contrôle de l'appareil. Je ne suis pas dans une logique de règlements de comptes, mais je reste engagé pour rendre au FFS sa ligne originelle", a-t-il affirmé à Liberté. K K