Les contestataires du FFS refusent que leur parti soit «confisqué et instrumentalisé pour servir de béquille politique à un pouvoir despotique». A quelques jours de leur meeting populaire prévu jeudi prochain, à Tizi Ouzou, les dissidents du Front des forces socialistes (FFS) dressent un tableau noir de la situation sociopolitique du pays. Ils refusent aussi que le parti d'Aït Ahmed «soit confisqué et instrumentalisé pour servir de béquille politique à un pouvoir despotique». Dans une déclaration rendue publique hier, les contestataires du vieux parti de l'opposition estiment que «cinquante ans après le recouvrement de la souveraineté nationale, le peuple algérien subit toujours la violence d'un système autoritaire et prédateur qui le prive de ses droits historiques légitimes (…). Les Algériennes et les Algériens voient le pays s'enfoncer dans l'improvisation, la non-gouvernance et le contre-développement», ajoutent les rédacteurs du même texte, qui dénoncent également «la violence politique, la répression et le harcèlement judiciaire et exigent le respect des libertés fondamentales et des droits de l'homme». Pour les dissidents du FFS, «des sommes faramineuses sont dépensées pour faire la promotion d'une dictature alors que des jeunes Algériens qui voulaient honorer les engagements de leurs aînés pour une Algérie démocratique sont arbitrairement arrêtés». «La construction de d'alternative démocratique à la catastrophe nationale est une tâche politique urgence, seule à même de préserver notre jeune nation, de la libérer du despotisme et de la propulser au rang de grande puissance régionale», lit-on dans la même déclaration, qui relève que «l'heure est venue pour mettre fin à cette logique de confiscation de l'histoire et du pouvoir afin d'éviter que notre pays sombre dans le chaos, protéger l'avenir des nouvelles générations et provoquer un sursaut démocratique et patriotique». Les dissidents du FFS exhortent ainsi, à travers le même document, les citoyens à venir assister à leur meeting populaire de jeudi prochain, car, selon eux, «la situation actuelle du FFS interpelle non seulement les militants et les sympathisants, mais l'ensemble des patriotes et des démocrates de notre pays, soucieux de préserver l'espoir d'une Algérie libre et heureuse». L'objectif de cette rencontre, précise Samir Bouakouir, l'un des initiateurs du meeting, est de plaider pour «la construction d'une alternative démocratique, pour la réhabilitation du politique et de la politique, pour le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales et pour la préservation de la ligne originelle du FFS». Notons que le meeting du 12 juillet à Tizi Ouzou sera animé notamment par d'anciens cadres du parti – Mustapha Bouhadef, Samir Bouakouir, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Djamel Zenati, qui ont pris part à la réunion des contestataires le 28 juin dernier, à Tizi Ouzou – à l'exception de Karim Tabbou qui ne figure pas sur la liste des intervenants portée sur la déclaration. Le meeting sera organisé au théâtre régional Kateb Yacine, une infrastructure culturelle qui n'a abrité aucune activité politique depuis sa rénovation, en 2010. D'ailleurs, il n'a pas été réquisitionné même durant la dernière campagne électorale. «Nous avons déposé notre demande d'autorisation dans les délais prévus par la loi et nous attendons la réponse de la wilaya pour la tenue de ce meeting au théâtre Kateb Yacine», nous a expliqué M. Bouakouir, joint par téléphone.