L'Algérie est présente avec un pavillon de 700 m2 avec une thématique jouant sur les deux mers : Méditerranée au Nord et le désert algérien qui fut lui aussi océan. Cette année, l'exposition internationale se tient en Corée du Sud, plus précisément à Yeosu, située à quelque 700 km de Séoul, tout près du Japon, du 12 mai au 12 août. Cette ville a été choisie en référence au thème retenu par le BIE (Bureau international des expositions) qui est “pour des mers et des océans vivants". Région de 300 000 habitants, un littoral de 900 km, composé de plusieurs îlots dont certains sont habités, Yeosu possède deux parcs marins et une zone humide comme celle d'El-Kala, inscrite dans la convention de Ramsar. C'est pour cette raison qu'elle est protégée, ce qui n'est pas le cas pour la nôtre éventrée par l'autoroute Est-Ouest. Etendue sur une superficie de 270 000 m2, l'exposition internationale regroupe la participation de 104 pays dont 26 africains et 10 organisations internationales. Elle a permis de créer 80 000 postes d'emploi direct et indirect avec un budget de deux milliards de dollars mais avec un retour sur investissement évalué à 11 milliards de dollars. C'est dire qu'en plus d'attirer les regards et de sensibiliser sur la protection des mers et océans, c'est aussi une opération rentable. Le jour de notre arrivée, jeudi 28 juin, sous une chaleur étouffante, la cadence des visiteurs est toujours la même. C'est-à-dire attendre près de deux heures pour obtenir le passe d'entrée dans l'un des six pavillons thématiques consacrés au climat et à l'environnement. Sur une distance de cent mètres, le visiteur traverse un tunnel par -15 degrés avec des flocons de neige et un parterre gelé alors que dehors la température avoisine les 32°. Ceci pour faire toucher du doigt le problème, encore pris avec légèreté, du réchauffement climatique. Un documentaire pédagogique mettant en scène sur écran 3D une ourse polaire et son bébé ours. Dix minutes de spectacle valent plus que les plus beaux discours sur la question. Un autre pavillon consacré aux faunes marines est un immense aquarium que le visiteur peut côtoyer en collant son visage au verre, et admirer les différents hôtes des mers et des océans. Le jour de notre passage, le nombre de visiteurs était de 2,3 millions et les organisateurs tablent sur le chiffre de 8 millions avec les vacances scolaires. Le pavillon algérien, une rencontre avec deux continents Un des rares pays africains à avoir son propre pavillon, l'Algérie est devenue une habituée des expositions internationales et universelles depuis 1997. Construite sur une surface de 700 m2, la maison Algérie a été inspirée du Bastion-23 et les différents objets exposés ont un lien commun avec la thématique liée à la mer, l'eau et les ressources hydrauliques, la protection des zones maritimes. Les nombreux visiteurs peuvent admirer des tableaux de felouques, des uniformes de janissaires et visionner des documentaires sur les villes algériennes qui ont une relation avec la mer. Le commissaire général algérien, M. Bensalem, rodé à ce genre de manifestations, semble satisfait. “Notre pavillon reçoit beaucoup de visiteurs et beaucoup qui ne connaissent pas le pays tombent en admiration devant la variété des climats que nous possédons : 1 200 km de côtes sur la Méditerranée avec à l'époque des corsaires qui y régnaient en maîtres, un désert immense et riche, des zones humides classées. Notre souci a été de raconter tout cela par des objets de l'époque, des petits documentaires dont un qui résume l'histoire du pays, sous forme d'un conte que raconte un pêcheur à sa petite fille, assis sur une barque". La journée de l'Algérie a été célébrée le 1er juillet. Cette date est habituellement celle qui est retenue pour coïncider le plus possible avec la célébration de la Fête nationale, d'autant que cette année est celle du Cinquantenaire. O. A.