Le passé colonial sera bel et bien au menu de la visite du président François Hollande en Algérie, prévue avant la fin de l'année en cours, selon le nouvel ambassadeur français, André Parant. Ce dossier, qui a de tout temps empoisonné les relations bilatérales, devrait connaître “des développements heureux", selon la formule de l'ambassadeur français. “Bien sûr, je suis conscient qu'il nous faudra aussi, pour cela, trouver les moyens d'apaiser les blessures du passé." Rappelant les échanges épistolaires entre les présidents algérien et français, au sujet du dossier de la mémoire collective, André Parant conclura : “Je ne peux m'empêcher de voir, dans la convergence de ces messages, le présage de développements heureux pour notre relation." L'ambassadeur français ira jusqu'à faire le parallèle avec la réconciliation franco-allemande pour soutenir que rien n'était impossible lorsqu'il y a une volonté politique de transcender les divergences et d'aller de l'avant. Pour ce qui est de l'état actuel des relations bilatérales, André Parant ne partage pas le pessimisme ambiant et, chiffres à l'appui, parle d'une coopération très dense entre les deux pays. À ce sujet, il dira que “l'Algérie est déjà, pour la France, dans beaucoup de domaines, un partenaire de premier plan". Il citera en particulier l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. “On dénombre plus de 600 conventions de partenariat entre universités françaises et algériennes ; plus de 1 500 enseignants-chercheurs algériens bénéficient chaque année de bourses de stage ou d'études en France ; plus de 22 000 étudiants algériens — 5 000 de plus chaque année — étudient dans nos universités, et plusieurs centaines de chercheurs effectuent un séjour de longue durée dans nos centres de recherche." La coopération économique va bien, selon André Parant. “La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie, et son troisième partenaire commercial. Surtout, les quelque 450 entreprises françaises présentes en Algérie sont, hors hydrocarbures, les premiers investisseurs étrangers dans le pays." L'ambassadeur français ne manquera pas de rappeler l'importance de la dimension humaine de la relation algéro-française. “Près d'un million d'Algériens résident en France et participent activement à la vie économique et sociale de notre pays. Un nombre bien plus important de Français ont des racines en Algérie. Plus de 150 vols relient chaque semaine l'Algérie et la France. Le nombre de visas délivrés par nos consulats généraux en Algérie, qui était d'environ 100 000 en 2007, devrait atteindre 200 000 en 2012." A B