Plus de 180 000 visas ont été délivrés aux Algériens en 2008, dont un tiers représentent des visas de circulation, a révélé hier l'ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, lors d'un point de presse organisé à l'université M'hammed-Bouguerra de Boumerdès. “Il faut développer les visas de circulation, notamment pour les enseignants et pour les chercheurs”, a indiqué l'ambassadeur, précisant qu'il y a une augmentation significative en matière d'attribution de visas ces derniers temps. “Mais la réciprocité serait une bonne chose aussi”, a-t-il soutenu. Et d'ajouter : “Les questions de visas sont fondamentales, et nous allons avoir des discussions avec les autorités algériennes sur cette question de circulation des enseignants et des chercheurs algériens car nous devons avoir une attitude plus ouverte.” Il affirmera, par ailleurs, que les relations entre l'Algérie et la France ne sont pas seulement des relations entre Etats, mais ce sont des relations humaines, avant d'ajouter que l'Algérie est le premier partenaire de la France bien avant le Maroc et la Tunisie pour diverses raisons. Il indiquera que sur le plan commercial, les entreprises françaises réalisent 17% du marché algérien pour les importations. Interrogé sur le peu d'investissement des entreprises françaises en Algérie, l'ambassadeur a affirmé que “nous avons toujours expliqué aux entreprises que l'Algérie de 2009 n'est plus l'Algérie de 1995. Mais notre rôle est d'expliquer aux entreprises, et non de leur dicter ce qu'elles doivent faire car nous ne sommes pas dans un système étatique”, précise M. Xavier en citant l'exemple de Michelin et d'une petite entreprise de Val-d'Oise, installée actuellement à Hassi Messaoud. Il affirme que plus de 330 entreprises françaises exercent en Algérie, dont la moitié est composée de petites entreprises. “Nous réunissons chaque mois ces entreprises au niveau de l'ambassade pour leur donner des explications”, a-t-il affirmé et d'ajouter que “les entreprises regardent le tableau de bord avant de venir investir”. À une question sur les avertissements parfois alarmants donnés à ces entreprises pour se rendre en Algérie, l'ambassadeur a indiqué que “notre rôle, c'est aussi de mettre en garde certaines entreprises ou agences de voyages sur les conditions de circulation au niveau de certaines localités où elles se trouvent en Algérie, en Libye, au Maroc ou partout ailleurs”. Il précisera toutefois que “ce rôle ne consiste pas à amplifier les choses, mais à dire les choses comme elles se passent”. M. Xavier justifie cette situation par le fait que de plus en plus l'Etat français est attaqué dans des tribunaux par des entreprises qui disent ne pas avoir été prévenues sur les risques qu'encourraient ses employeurs dans certaines parties du monde. Et ce n'est pas spécifique à l'Algérie, ajoutera-t-il. Par ailleurs, évoquant les échanges entre les universités algériennes et françaises, l'ambassadeur a affirmé qu'il y a des actions importantes entre les universités algériennes et françaises qu'il y a lieu de développer davantage. “Il y a des programmes et des accords de coopération importants entre les deux pays dans ce domaine”, dira-t-il. Le conseiller culturel qui l'accompagnait a précisé que l'enveloppe des bourses accordées aux étudiants algériens est nettement supérieure à celles accordées à d'autres pays puisqu'elle est de plus de 20% par rapport à l'enveloppe attribuée à l'ambassade du Maroc, par exemple, dira-t-il. Sur un autre plan, l'ambassadeur a indiqué que plus de 1 000 visas ont été attribués aux étudiants algériens en 2008 puisque plus de 4 400 visas leur ont été délivrés contre 3 400 visas accordés en 2007. M. T.