Le président français, Jacques Chirac : “Une preuve d'amitié pour l'Algérie” Le président français, Jacques Chirac, a salué hier l'élection de Assia Djebar à l'Académie française, estimant qu'elle donnait “un nouveau témoignage de la profonde amitié de la France”. “En accueillant Assia Djebar, l'Académie française distingue l'auteur d'une œuvre généreuse et humaniste, une femme de cœur et d'engagement, qui a choisi d'habiter magnifiquement notre langue”, a estimé le président dans un communiqué. “Par cette élection qui l'honore autant qu'elle honore notre pays, l'Académie témoigne une nouvelle fois de son attachement à la diversité et au dialogue des cultures, ce combat indispensable que la France a fait sien”, a-t-il poursuivi. Jacques Chirac s'est “réjoui de ce choix qui dit aussi notre attachement à tous ceux pour qui notre langue demeure symbole de liberté et de fraternité”. “C'est à l'égard de l'Algérie un nouveau témoignage de la profonde amitié de la France et des Français”, a conclu le chef de l'Etat français. Dominique de Villepin, Premier ministre français : “La juste reconnaissance du talent” Le Premier ministre français, Dominique de Villepin, a salué l'élection de l'écrivaine algérienne d'expression française, Assia Djebar, à l'Académie française en estimant que c'est “la juste reconnaissance du talent d'une femme de cœur”, dans un communiqué publié hier. Pour M. de Villepin, l'œuvre de Mme Djebar “enracinée sur les deux rives de la Méditerranée exprime un véritable amour de la langue française, le lien passionnel qui unit les cultures algérienne et française et la défense de la cause des femmes à travers le monde”. En accueillant Assia Djebar, “l'Académie française témoigne une fois encore de l'aspiration à l'universel qui est le propre de la langue française”. Saïd Boutadjine, critique littéraire et écrivain en langue arabe : “Assia a une dimension colossale” “Assia Djebar mérite d'être élue à l'Académie française et à bien d'autres académies”, estime Saïd Boutadjine, critique littéraire et auteur en langue arabe. “Je suis très heureux pour l'Algérie et pour Assia qui a une dimension colossale, de la même lignée que Mohamed Dib (…) Je ne vois pas de différence entre littérature d'expression arabe ou française, du moment qu'elle représente dignement notre pays (…) J'espère que cette élection ne sera pas exploitée politiquement, notamment pour le compte de la francophonie ou par les adversaires de la langue française pour dénigrer les auteurs s'exprimant dans cette langue”. Waciny Laredj, écrivain et critique littéraire : “Une fierté nationale” L'élection jeudi de l'écrivaine algérienne, Assia Djebar, à l'Académie française constitue “une fierté nationale”, a affirmé l'écrivain et critique littéraire algérien Waciny Laredj. “C'est une fierté nationale et les pouvoirs publics, en premier lieu le chef de l'Etat, devraient réagir (...) Le traitement de cette information par la Télévision nationale, comme un fait banal, m'a sidéré (…) Être élu à la prestigieuse Académie française n'est pas une mince affaire. Cette élection honore la France mais aussi l'Algérie (…) Je suis personnellement très content. Cette élection est une reconnaissance de la force littéraire de l'écrivaine, de tout un courant littéraire national même s'appuyant sur une autre langue, le français, qui est devenu une composante incontournable de notre littérature. (…) Assia Djebar est un témoin privilégié de l'histoire de son pays, évoluant avec lui, passant de l'écrivaine nationaliste durant la guerre, à la militante des revendications démocratiques, notamment des femmes après l'indépendance, à la tragédie des années de terrorisme des années 90 pour enfin aboutir à l'universalisme avec ses derniers écrits”.