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Après son élection le 16 juin 2005
Assia Djebar sera reçue à l'Académie française demain
Publié dans El Watan le 21 - 06 - 2006

L'Algérienne Assia Djebar, première personnalité maghrébine élue à l'Académie française, sera reçue demain sous la coupole de cette prestigieuse institution, pour prendre ses fonctions au fauteuil 5, commandeur des arts et des lettres, en remplacement de Georges Vedel.
Elue le 16 juin 2005 à l'Académie française, Assia Djebar, 69 ans, inscrira son nom dans la postérité parmi les 40 immortels, dont Valéry Giscard d'Estaing et Claude Lévi-Strauss. Personnalité emblématique de l'émancipation des femmes en Algérie, Fatima-Zohra Imalayène, née à Cherchell, a entamé sa carrière d'écrivain dès 1956 avec La soif, suivie en 1958 par Les impatients et, en 1962, par Les enfants du nouveau monde, dans lequel l'héroïne milite pour le changement politique et les droits des femmes. En 1985, L'amour, la fantasia ouvre une fresque que continuent Ombre sultane (1987) et Loin de Médine (1991). Assia Djebar a également travaillé pour le théâtre et le cinéma dont le film La nouba des femmes du mont Chenoua a reçu le prix de la Critique internationale en 1979 au festival de Venise. De 1983 à 1989, elle a siégé, en France, au Fonds d'action sociale (FAS), comme représentante de l'immigration algérienne. Durant les années 1990, Assia Djebar évoque dans Le Blanc de l'Algérie (1996) ou Oran, langue morte (1997) la violence en Algérie et le sort des femmes prises dans l'étau intégriste. Depuis 1997, elle enseigne la littérature française aux Etats-Unis, puis, en 1999, elle a été élue à l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique. Assia Djebar a obtenu une dizaine de prix littéraires dont le prix Liberatur de Francfort en 1989, International Literary Neustadt Prise (USA) en 1996 et le prix de la paix des Editeurs allemands (Francfort) en 2000. Son œuvre littéraire est traduite en vingt et une langues alors qu'un colloque international lui a été consacré en novembre 2003 à Paris et un autre colloque est prévu à Cerisy en 2008. Réagissant à son élection à l'Académie française, Mme Djebar dira : « Je ne suis pas un symbole. Ma seule activité consiste à écrire. Chacun de mes livres est un pas vers la compréhension de l'identité maghrébine et une tentative d'entrer dans la modernité. » De son côté, le président Jacques Chirac avait alors salué « un nouveau témoignage de la profonde amitié » entre l'Algérie et la France. L'Académie française, créée en 1635 par le cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, est composée de 40 immortels, dont la fonction première est de fixer la langue française, d'en maintenir les qualités et d'en suivre les évolutions nécessaires. Elle élabore, dans ce sens, le dictionnaire de langue française.

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