Les encaissements des compagnies sont évalués à 86 milliards de dinars/an dont 50% proviennent de l'assurance automobile. Le président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), Lamara Latrous, ne cesse de faire appel au gouvernement pour une révision à la hausse de la tarification pratiquée actuellement. Il estime que le tarif actuel de l'assurance automobile obligatoire devrait augmenter pour que les compagnies d'assurances puissent équilibrer leurs recettes et dépenses. “La prime moyenne de l'assurance obligatoire qui n'est actuellement que de 1 500 DA ne pourrait répondre aux obligations s'agissant des remboursements des sinistres automobile qui sont estimés à deux fois plus", souligne-t-il. Les assureurs ont déjà attiré l'attention des pouvoirs publics à ce propos. La réponse obtenue est positive mais la décision pour la mise en pratique est renvoyée aux calendes grecques. Les entreprises assureuses peuvent, déclare M. Latrous, en attendant, “faire une compensation entre les chiffres d'affaires et les pertes qu'ils subissent suite aux indemnisations de responsabilité civile obligatoire". En revanche, leurs encaissements, relève-t-il, sont évalués à 86 milliards de dinars/an dont 50% proviennent de l'assurance automobile. Ce qui indique une croissance de 6% en moyenne annuellement. 500 000 dossiers attendent toujours indemnisation ! “En face, nous réglons un montant de 36 milliards de dinars car le coût de l'assurance, ce sont aussi les dommages corporels suite au nombre croissant des victimes des accidents de la circulation", renchérit-il. M. Latrous pense qu'il est préférable pour les assureurs de contribuer au financement de campagnes de sensibilisation quant aux dangers des accidents de la circulation que de payer des morts dont on en déplore 4 000 chaque année... Ces opérateurs ont malheureusement une mauvaise réputation due essentiellement aux longs retards accusés dans le remboursement. Ce qui fait jaser souvent les clients. Résultats des courses : 500 000 dossiers en instance accumulés par les compagnies au niveau national. “Près de 80% de ce lot accumulé jusqu'à fin 2011, sont en train d'être indemnisés", affirme M. Latrous qui rassure, cependant, que toutes les compagnies font de leur mieux pour que les accidents antérieurs à l'exercice 2011 soient indemnisés avant le 31 décembre prochain. Ces retards flagrants dans le traitement des dossiers ne sont pas sans conséquences sur l'équilibre financier de ces assureurs. Un plafond de 50% de remise pour les entreprises souhaité Ceux-ci, indique le président du l'UAR, payent chaque année 25 milliards de dinars en remboursement automobile. Car ils ne sont pas en mesure de prendre en charge la totalité des accidents étant donné qu'il y a toujours des dossiers en instance durant l'exercice. Par ailleurs, des compagnies d'assurances des pays du Golfe, notamment émiraties, envisagent de s'installer en Algérie. Elles sont actuellement en train de prospecter le marché national et cherchent un partenaire algérien tel que l'impose la réglementation en matière d'investissements. Les pouvoirs publics ont, de toute façon, ouvert le marché des assurances aux investisseurs d'outre-mer. L'on s'attend d'ailleurs à de meilleures prestations de service de leur part. C'est, en tout cas, ce qu'offre la compagnie française Axa qui rembourse son client dans l'heure qui suit l'expertise du véhicule après accident. Ce produit exceptionnel concerne les sinistres automobiles qui représentent une grande partie dans ce secteur dont le montant n'excède pas les 100 000 DA. Cette société annonce d'ores et déjà la couleur en termes de délais de remboursement, point faible de l'ensemble des assureurs algériens. Il est vrai que la concurrence entre ces entreprises va, à coup sûr, booster le marché et donnera naissance à des produits innovants au profit du client. D'autres assureurs viendront ainsi à la conquête du marché algérien et travailleront à côté des 23 déjà en activité. Parmi eux, il y en a six qui se sont spécialisés dans l'assurance des personnes, appelés à élever davantage le taux de croissance dans leur domaine, avoue M. Lamara Latrous, lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Le reste a préféré l'assurance des dommages. Dans un autre registre, l'UAR demande de plafonner les remises à 50% pour les entreprises et à 30% au profit des particuliers. B K