Le secteur des assurances a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires des assurances de 52,7 milliards de dinars. Les compagnies d'assurance s'engagent à liquider avant l'été prochain les dossiers sinistres matériels qui les opposent. C'est du moins ce qu'a annoncé hier, M. Lamara Latrous, président de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), et président-directeur général de la SAA, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du Conseil national des assurances. Le volum est important. Il est évalué entre 200 000 et 250 000 dossiers sinistres, non assainis, dont les concernés attendent les indemnisations depuis des mois. Une convention, dans ce sens, sera signée prochainement par tous les responsables de société d'assurance. Une initiative intéressante, d'autant que, la réhabilitation de l'assurance aux yeux des assurables passera par la réhabilitation, de l'indemnisation rapide. “Ce n'est pas par la mauvaise volonté des compagnies si les dossiers ne sont pas réglés rapidement. Les compagnies n'ont pas intérêt à accumuler des dossiers sinistres”, estime le président de l'UAR. “Nous n'arrivons pas à mettre en application le constat à l'amiable”, explique M. Lamara Latrous. Le président de l'UAR évoque aussi le réexamen de la convention Idac, sur les sinistres corporels. Le secrétaire permanent du Conseil national des assurances a parlé d'une enquête menée par le CNA sur les retards dans les indemnisations des accidents corporels qui durent en moyenne trois années. “Certains dossiers ont pris huit années”, regrette M. Abdelmadjid Messaoudi. Cependant, le secrétaire permanent du CNA impute “une bonne partie du retard au traitement du dossier par la justice”. “Il y a matière à travailler avec ces institutions pour améliorer les délais d'indemnisations”, estime-t-il. M. Lamara Latrous parle de fraude à l'assurance. Le président de l'UAR souligne que sur six ans, l'agence créée pour traquer la fraude en assurance, a économisé aux sociétés d'assurance plus de 700 millions de dinars. M. Lamara Latrous a révélé, par ailleurs, qu'en Kabylie, une société d'assurance a déboursé, en 2006, 100 millions de dinars, pour indemniser des assurés à qui on a volé leurs voitures. Le président de l'UAR juge les dernières augmentations de la prime responsabilité civile automobile de “faible”. Le secteur a réalisé un chiffre d'affaires de 52,7 milliards de dinars Le chiffre d'affaires des assurances a atteint 52,7 milliards de dinars, hors acceptation internationale de la CCR et sans la production de la Meetec et l'Alliance, soit une croissance de 15,1%, par rapport à 2006 (45,8 milliards de dinars). Les branches, automobile et IARD (incendie, accident et risque divers) dominent le marché. La branche assurance des personnes, même si elle a connu une relative progression due en grande partie aux assurances de groupes et aux assurances prescrites par les banques, reste modeste avec seulement 6,36% des parts de marché. Bien qu'importante, l'augmentation de la production du secteur n'a pas suffi ni à redresser son poids dans l'économie, ni à améliorer sa profitabilité. En effet, en termes de poids dans l'économie le secteur, le taux de pénétration ne dépasse pas 0,6%. “Le produit intérieur brut augmente plus rapidement que le chiffre d'affaires du secteur”, explique le secrétaire permanent du CNA. Le secteur ne contribue qu'à hauteur de 2 à 2,5% au financement de l'économie. Ces ratios expriment une insuffisance de l'offre d'assurance à mettre sur le compte du retard pris par la profession. Ils révèlent surtout l'immense potentiel du marché qui reste à conquérir par les entreprises, et que l'on estime au minimum au triple du chiffre d'affaires global actuel. Incontestablement, c'est au niveau des assurances de personnes (accident, maladie, prévoyance, capitalisation) que le potentiel est le plus important en liaison avec un niveau d'épargne des ménages énorme et une offre d'assurance quasi-nulle notamment en matière de prévoyance et de capitalisation. Alors que les assurances de personne représentent à travers le monde en moyenne 50% de la production d'assurance, elles ne représentent que 6% dans notre pays. Avec la séparation de la branche d'assurance des personnes et l'émergence de la distribution de l'assurance par réseau bancaire (bancassurance), on s'attend au développement du professionnalisme spécifique à ce type d'assurance et à des progrès dans le rapprochement des épargnants. M. Lamara Latrous, évoquant l'agenda de l'UAR, annonce la tenue, à Alger du 26 au 28 mai prochain de la 35e conférence et assemblée générale de l'Organisation africaine des assurances (OAA), sous le haut patronage du président de la République. Il a annoncé aussi que 600 participants sont attendus à Alger pour débattre pendant deux jours des risques environnementaux. Meziane Rabhi