Nous avons rencontré un président de la JSMB épuisé par la maladie et fatigué moralement par tout ce qui trame au sujet de son équipe. Dans cet entretien, le boss du club-phare de la Soummam nous dresse un mini-bilan de son équipe pour cette première phase du championnat, comme il nous déclare officiellement qu'il est démissionnaire à partir du 16 décembre prochain, date de l'assemblée générale du club. B. Tiab jette l'éponge et fustige les autorités de Béjaïa. Liberté : Pouvez-vous nous dresser un mini-bilan de votre équipe après cette première phase du championnat ? B. Tiab : Le bilan est négatif du moment qu'on n'a pas pu assurer une place en haut du tableau. Notre classement actuel ne reflète nullement le niveau de notre équipe, on espère se ressaisir au cours de la phase retour du championnat. Peut-on connaître les raisons de ce mauvais classement ? La raison principale réside dans l'effectif qui a été remanié à 80 %. Ce rajeunissement anarchique nous a été fatal, car il fallait garder les cadres de l'équipe de l'époque. Franchement, personnellement, j'ai manqué de réalisme et de vision et malheureusement, le rêve tant caressé par beaucoup de supporters de monter une équipe jeune n'a pas été réalisé. Le courant ne passe plus entre Hadj Mansour et son adjoint Talah. Comment comptez-vous remédier à cela ? Effectivement, lors d'une réunion tenue au bureau, on a constaté que les deux hommes divergent dans la forme et dans le fond. Nous avons alors préféré, dans l'intérêt de l'équipe, laisser Hadj Mansour seul à la barre technique. Mais tout en demandant aussi à Talah de rester dans l'entourage du club et, à l'avenir, il sera notre président de section. C'est la proposition que nous lui avons faite. Le mercato d'hiver est là. Quelles sont vos nouvelles recrues ? Officiellement, il y a Sidat (Mali), Y. Amaouche (JSK), Diab (joueur chômeur) et Benacer (US Biskra). Ces derniers vont certainement nous ramener un plus et de l'expérience pour nos jeunes. Avez-vous obtenu la lettre de libération de Amaouche de votre homologue de la JSK ? Amaouche est revenu chez nous, il relève d'une blessure. D'ailleurs nous allons l'envoyer à Lyon pour un contrôle et pour avoir le ok de son médecin traitant dans les prochains jours. Concernant sa libération, il n'y a aucun problème, M. Hannachi a répondu positivement à notre demande et je vais l'appeler pour qu'il nous cède ce joueur. Avant-dernier au classement général, les supporters redoutent-ils la relégation cette année ? La relégation n'est pas une fatalité, les supporters doivent savoir que nous n'avons que quatre années au sein de l'élite, beaucoup de clubs ont connu la relégation avant de rebondir plus fort. Moi je pose la question aux autorités : avons-nous une équipe qui peut rivaliser avec les autres en division une ? Non, car on ne nous donne pas les moyens pour jouer dans ce palier. Les recettes du stade qui nous sont octroyées par l'Opow nous rapporte entre 25 000 et 30 000 DA par match. Moi je dis que les autorités de Béjaïa doivent mettre le paquet pour voir l'équipe en division une. Sinon c'est une relégation programmée pure et simple et les supporters doivent comprendre une fois pour toutes que ce rajeunissement est forcé. Nous n'avons pas de moyens. Pourtant, on dit que votre club est riche ! C'est moi qui ai payé de ma poche les frais de notre préparation d'intersaison. Voilà ma réponse qui résume tout. Jusqu'à cet instant, nous avons reçu 5 millions de DA de la part des autorités, je laisse le soin aux gens de tirer les conclusions. Qu'attendez-vous de l'assemblée générale du club qui se tiendra le 16 décembre ? Je n'en attends pas grand-chose, nous allons voir d'abord le nouveau DJS pour qu'il soit au courant de nos difficultés et, dans un autre chapitre, nous allons expliquer à nos supporters les raisons qui ont fait que l'équipe se porte mal actuellement et leur dire aussi que la relégation n'est pas une fin en soi. Sincèrement, n'avez-vous pas peur pour l'avenir de la JSMB ? Tiab ne peut plus subvenir éternellement aux besoins du club. En plus de notre entreprise qui sponsorise le club, nous mettons même notre argent personnel dans cette équipe. À part ça, personne n'est venu nous aider cette année. Je vais vous dire une chose, sans nous et Cevital, ce club serait déjà mort. Apparemment, vous avez gros sur le cœur... Lors de l'assemblée générale du 16, je déposerai ma démission. Je remettrai les clés du club aux autorités de la wilaya de Béjaïa. Je suis épuisé par la maladie et abattu moralement. J'ai fait mon temps, il faut du sang neuf pour ce club et les autorités doivent trouver dès maintenant quelqu'un pour me décharger. En quittant la JSM Béjaïa, ne pensez-vous pas que vous allez compromettre carrément l'avenir de ce club ? Honnêtement non, il y a déjà un potentiel, nous avons des hommes et une structure en place et l'organisation est parfaite. Il faut juste leur donner les moyens. Avez-vous un message à transmettre aux inconditionnels du club ? Je voudrais dire aux supporters qui, pour rappel, ont insulté les dirigeants et porté atteinte au club et à son président lors du dernier match face au CRB, qu'ils ont la mémoire courte et qu'ils doivent regarder derrière pour voir où nous étions et où nous en sommes maintenant. Des sacrifices ont été consentis pour hisser ce club. Hélas, tout cela a été balayé d'un revers de la main, sans pudeur, au cours du match face au CRB. Ces gens-là sont manipulés par une frange d'affairistes véreux. Maintenant, moi je pars en leur laissant ce club sur les bras. A. H.