À l'approche du mois sacré et comme chaque année, les responsables techniques de chaque équipe révisent leur programme de préparation. Cette année en particulier, le mois de Ramadhan coïncide avec la période de préparation d'intersaison. Pour cela, les équipes de superdivision se sont arrangées pour que les stages bloqués se fassent en dehors du mois de jeûne, du moins la première quinzaine, comme ce fut le cas pour le MCA qui était en Pologne, l'USMA en Turquie et la JSK en Tunisie. Elles sont rentrées juste avant de début du mois de Ramadhan pour repartir une seconde fois en fin du mois, alors que certains autres clubs ont programmé de partir en préparation à la fin du Ramadhan. Tout cela pour éviter aux joueurs le travail à plein temps durant ce mois spécifique. Mais la préparation ne s'interrompt pas et les joueurs sont confrontés à une situation délicate pour pouvoir gérer une bonne préparation et les conditions du jeûne. Le joueur a besoin en permanence de s'alimenter, de s'hydrater et de fournir de grands efforts puisque c'est à cette période qu'il faut faire ces réserves de forme physique pour tenir toute la saison, au moment où ils sont obligés d'observer le jeûne, d'autant plus que le mois de Ramadhan de cette année est tombé en plein été, la saison de la grande chaleur. "Déjà sans le Ramadhan, c'est difficile de se préparer en cette période de grande chaleur, alors avec le jeûne en plus... Je ne vous cache pas qu'il est difficile de se tenir en forme ou améliorer son potentiel physique. Il faut justement trouver un programme de préparation adéquat de façon à ce que le jeûne n'influe pas négativement sur le déroulement de notre préparation", nous dira l'avant-centre de l'USM Alger Noureddine Daham à ce sujet. "Nous sommes des musulmans et nous sommes dans un pays musulman. Durant toute ma carrière au niveau des clubs d'élite en Algérie, je n'ai jamais rencontré de problèmes de compétition par rapport au mois de Ramadhan, on a eu toujours des programmes de travail spécifiques adaptés à notre pratique religieuse. Surtout ces derniers temps avec l'éclairage qui existe partout à travers les stades d'Algérie, on arrive à jouer le soir après le ftour", explique le défenseur central du Mouloudia d'Alger, Hamza Zeddam. Un programme de préparation aux horaires différents Quelles que soient les conditions d'adaptation, l'ensemble des joueurs algériens adoptent tous une hygiène de vie particulière en ce mois spécifique qui, rappelons-le, coïncide avec la saison la plus chaude. En pleines séances d'entraînement, les entraîneurs et les membres du staff médical ne cessent de répéter chaque jour la même phrase aux joueurs : "Il faut bien s'hydrater, boire beaucoup d'eau le soir", en plus d'un horaire d'entraînement complètement différent. "Contrairement aux années passées où Ramadhan tombait en pleine compétition, cette fois il coïncide avec la phase de préparation. Nos responsables techniques nous ont tracé un programme spécifique, on garde toujours le système de deux séances de travail par jour, mais à des horaires différents par rapport aux journées ordinaires. On effectuera une séance légère durant la journée, généralement tactique, et le soir après la rupture du jeûne on aura une séance chargée, où on travaillera plus sur le plan physique", explique Daham. Une hygiène de vie différente Le mois sacré impose un système de préparation différent. Les joueurs de leur côté changent de comportement en ce mois-ci. D'habitude, lorsqu'il s'agit d'un biquotidien, les joueurs d'une manière générale effectuent une séance d'entraînement la matinée, pour déjeuner à midi et faire une sieste l'après-midi et reprendre en fin de journée pour une seconde séance d'entraînement. "En Ramadhan, on travaille de la même manière, sauf qu'à des horaires différents. On fait une séance avant le ftour qui est généralement légère, pas trop chargée et une seconde après le ftour, mais ils nous disent de ne pas trop manger avant de rejoindre la séance d'entraînement du soir, c'est justement après cette dernière qu'on revient pour bien manger avant de bien s'hydrater au s'hor pour dormir d'une manière constante", nous explique Zeddam, qui ajoute : "La plupart des joueurs préfèrent dormir la journée, car on bosse beaucoup le soir, c'est la seule manière de récupérer." Une hygiène de vie qui ne semble pas trop gêner le quotidien de nos joueurs. Qu'en est-il des joueurs qui jeûnent dans un pays non musulman ? Si la situation en Algérie et pour les joueurs algériens ne semble pas gêner en ce mois de Ramadhan, ce n'est pas le cas des confrères qui évoluent en Europe. Ces derniers font l'objet d'une polémique avec leurs dirigeants et responsables techniques. "C'est un peu difficile cette saison, car le mois de jeûne est tombé en pleine période de préparation. Personnellement, je préfère qu'on jeûne en pleine période de compétition que maintenant, car en cette phase de préparation l'organisme demande une énergie particulière. Il faut savoir que c'est une préparation qui doit tenir jusqu'au mois de décembre au minimum, donc si on ne la réussit pas, ça sera difficile pour être en forme en début de compétition. Il faut une organisation particulière. Généralement, nous les pratiquants nous discutons avec le préparateur physique du club pour qu'il prenne en considération notre situation. Pour ceux qui ne tolèrent pas, c'est encore plus compliqué. Ce qu'on fait en général, on mange bien au s'hor et puis on dort bien pour tenir à la séance du soir et bien manger après." C'est la situation des joueurs algériens évoluant en Europe, comme la décrit l'international Mohamed Chalali. A. I.