Le SG souhaite élire de nouvelles structures qui lui seraient acquises pour sa candidature à la présidentielle. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a les yeux rivés sur 2014. “Tout ce qu'il fait au sein du parti est intimement lié à cette échéance électorale." C'est ce que soutiennent ses contestataires du mouvement dit de redressement national du FLN. Dans cette optique, il a prévu d'organiser un congrès extraordinaire du parti, juste après les élections locales d'octobre prochain. L'objectif étant d'élire de nouvelles structures au sein du parti. Et c'est précisément le comité central (CC) qui l'intéresse le plus. Pourquoi ? “Belkhadem, qui dit que si Bouteflika ne se présente pas à la présidentielle de 2014, il serait candidat ; il sait pertinemment qu'au sein du FLN, c'est le comité central qui porte les candidatures à la magistrature suprême. Et sans ce soutien, personne ne se mobilisera en faveur de sa candidature pour la présidentielle", nous explique Mohamed-Seghir Kara, ancien ministre du Tourisme et ex-député de Bouira. “Et justement, l'actuel comité central lui est de plus en plus défavorable", note Kara, qui insiste sur l'impératif pour Belkhadem de revoir la composante humaine des structures du FLN en organisant un congrès extraordinaire d'où sera issu un nouveau comité central. Kara estime à ce sujet que Belkhadem a décidé de ne plus réunir l'actuel comité central, qu'elle qu'en soit la raison. “Il sait qu'il est mis en minorité en son sein et qu'il a de moins en moins de soutien. C'est donc un pari risqué que de réunir le CC", dit-il, arguant que “même pour la tenue des prochaines élections locales, Belkhadem ne réunira pas le CC mais organisera plutôt une conférence nationale pour légitimer les orientations à propos de ce scrutin". Et en prévision des prochaines élections locales, Belkhadem prend les devants : “Nous avons eu des informations selon lesquelles Belkhadem a donné instruction pour porter des candidatures étrangères au parti sur les listes électorales du FLN", révèle Kara, selon lequel cette démarche est aussi en rapport avec l'échéance de 2014. L'actuel secrétaire général du parti a pour ambition “de vider le FLN de ses véritables militants pour leur substituer un ramassis de gens qui porteront et soutiendront sa candidature pour la présidentielle", explique Kara, selon lequel “l'ensemble des structures actuelles du parti ne sont ni acquises à la ligne politique de Belkhadem ni à son ambition de se porter candidat pour 2014". Kara : “On va barrer la route à Belkhadem" “Nous ne sommes pas contre la candidature de Belkhadem pour 2014 en tant que personne. Mais pas au nom du FLN", note Kara, précisant qu'“on refuse qu'il utilise le FLN comme moyen pour parvenir à assouvir son ambition de présider aux destinées du pays". L'argument de Kara est que l'actuel SG du FLN “a dévié par rapport au projet du FLN : politiquement, idéologiquement et organiquement". Dénonçant l'appartenance de Belkhadem “au courant islamiste et son accointance avec les détenteurs de l'argent sale", Kara fait remarquer néanmoins que “nous ne sommes pas contre les entrepreneurs et les hommes d'affaires que nous respectons beaucoup et qui sont d'un grand apport au pays". “Nous dénonçons les gens de la chkara et les personnes étrangères au parti que Belkhadem a placées sur les listes électorales du FLN lors des législatives". “On est malheureux lorsqu'on nous insulte en nous disant que vous avez dans votre groupe parlementaire à l'APN des femmes de ménage", lance l'ancien ministre du Tourisme avec dépit. Face à cette situation, “nous restons mobilisés", dit Kara, tout en insistant : “Nous allons combattre Belkhadem avec tous nos moyens et nous lui barrerons la route." Tout en annonçant que les contestataires au FLN vont poursuivre encore Belkhadem pour ses dérives au sein du parti, Kara sollicite les responsables institutionnels, les simples militants, ou tout simplement les citoyens jaloux de leur pays et du FLN “à nous aider à barrer la route à Belkhadem". Quoi qu'il en soit, “aux yeux des militants, Belkhadem est politiquement et éthiquement mort", note l'ex-député de Bouira. N M