C'est l'artiste aux mille facettes, compositeur, auteur, interprète et producteur, Maher Zain, qui a assuré avec ses compagnons de route, des musiciens de grand talent, la clôture de la huitième édition du festival. Le Festival de la chanson arabe de Djemila, tenu exceptionnellement cette année au stade Mohamed-Guessab de Sétif, a pris fin avant-hier soir. Dans un stade plein comme un œuf, la dernière soirée a été exclusivement réservée à l'inchad (chanson religieuse). Pendant près de deux heures, l'enfant de Tripoli (Liban) a subjugué le public qui était encore une fois au rendez-vous. Le Suédois d'origine libanaise commence son tour de chant avec "Essalem alaika ya rassoul Allah" (salut sur le Prophète) pour enchaîner une chanson en anglais intitulée "Oh my father, oh my sister" (oh mon père, oh ma sœur), puis "Ya habibi ya Mohamed" et "Freedom". Le Libanais qui s'est produit pour la deuxième fois au festival de Djemila a été cette fois-ci retenu pour animer la dernière soirée qui a coïncidé avec la célébration de la victoire des musulmans à la bataille de Badr. Après avoir émerveillé les festivaliers en jouant du piano, Maher a interprété "I love you so" et le succès de son premier album "Thank you Allah", puis un autre chant en turc, ce qui a émerveillé le public. Il est à noter que la prestation de l'orchestre, formé de quatre égyptiens, quatre Hollandais et un Marocain, a été la cerise sur le gâteau. Le flûtiste, le violoniste et le pianiste ont caressé de leur génie la sensibilité des spectateurs, décuplé leur réceptivité de la beauté et interpellé l'artiste qui sommeille en chacun de nous. Le public n'a pas été déçu ! Pour le choix de ce genre musical, Maher Zain a, lors d'un point de presse animé en marge de sa prestation, indiqué que la musique est une langue universelle : "L'utilisation de la musique est une très bonne chose pour faire accomplir ma mission, et c'est pour cela que je chante en arabe, en anglais, en français, en turc", dira Maher en réponse à une question de "Liberté". Par ailleurs, le directeur de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), Lakhdar Bentorki, a tenu à préciser que la décision de délocalisation du festival, qui coïncide cette année avec le mois sacré, a été prise exceptionnellement pour cette édition afin d'assurer le déplacement du public. Pour l'année prochaine, la manifestation culturelle la plus importante de la région sera organisée à Djemila. En outre, les chanteurs algériens ont été "la tare" de ce Festival, c'est du moins ce que pensent plusieurs connaisseurs qui ont assisté aux soirées de cette édition. Aucun chanteur algérien n'a prévu une nouvelle chanson. Les locaux se sont contentés de présenter du réchauffé pour le public qui les a boudés en les laissant chanter face à des chaises vides. Signalons, enfin, qu'aucune chaîne de télévision ou radio arabe n'a couvert les soirées de la huitième édition du festival. F S