Armés de courage et de volonté, les éléments des unités implantées dans la wilaya sont constamment sur le qui-vive afin d'intervenir à temps pour porter secours et sauver des flammes des vies humaines. Malgré la canicule et les difficiles journées en ce mois de Ramadhan, les éléments de la Protection civile de Aïn Defla que nous avons accompagnés dans leurs missions quotidiennes ne ménagent aucun effort pour accomplir convenablement, voire parfaitement dans les normes leur noble, mais aussi délicate mission dans tout le territoire de la wilaya. Même si lors de notre visite il n'y a pas eu d'interventions car rien n'a été signalé dans toute la wilaya, la vigilance reste toujours une priorité absolue pour ces soldats du feu tant qu'ils portent cet uniforme et ce casque. Animés chacun de courage, de volonté et de détermination, les éléments de l'ensemble des unités implantées dans la wilaya sont constamment sur le qui-vive. Officiers, sous-officiers et même de simples agents œuvrent inlassablement, H24, afin d'intervenir à temps pour apporter secours, et sauver ainsi une vie humaine d'une mort certaine dans n'importe quel endroit où se trouve la victime, et surtout quelle que soit la nature de la catastrophe. Le danger qui guette à chaque fois ces pompiers est imminent car, faut-il le souligner, leur quotidien à chacune des interventions faites, est semé d'embûches et quand bien même regrettable parfois. D'ailleurs, Ammi Lakhdar Noumri, commandant, chef de l'unité principale de la Protection civile de Aïn Defla se souvient toujours de ses collègues victimes alors qu'ils étaient en plein exercice de leurs fonctions. “Je n'arriverai jamais à oublier ce drame qui a coûté à l'un de nos éléments l'amputation de sa jambe en 2011. On était tous sur les lieux d'un grave accident de la circulation en train de procéder à l'évacuation des victimes de cette catastrophe lorsqu'un véhicule qui roulait à une vive allure heurte l'un des nôtres lui causant une amputation de l'une de ses jambes. Pire encore, en juillet 2009, un autre automobiliste qui était en état d'ivresse percute de plein fouet toute l'équipe des secouristes alors composée de plusieurs éléments de la Protection civile. Pourtant, ces derniers qui intervenaient également lors d'un accident de la route aux alentours de Aïn Defla avaient parfaitement balisé l'endroit leur permettant d'accomplir leur mission. Un de nos éléments a été mortellement touché par le véhicule en question dans ce drame, et plusieurs autres y ont été blessés sans compter les dégâts matériels causés à nos moyens de transport. Le commandant Noumri, qui était accompagné de plusieurs de ses proches collaborateurs, nous a également fait une présentation des activités de son unité principale. “Cette unité est la principale dans toute la wilaya. Elle est en relation permanente avec toutes les autres unités d'intervention que compte le secteur de la Protection civile. Tous nos éléments sont régulièrement mobilisés, de jour comme de nuit, pour intervenir dans le temps et dans n'importe quelle condition", précise le commandant Noumri. Après quoi, nous nous sommes dirigés vers le poste de secours autoroutier dans la commune de Bourached. Poste de secours autoroutier de Bourached : l'unique sur 104 km de l'autoroute Est-Ouest Situé dans la commune de Bourached à une dizaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya, le poste de secours de la Protection civile est le seul à être implanté sur l'autoroute Est-Ouest. Pour le sous-lieutenant Moussa Nasri, chef de poste en question, le champ d'activités de cet établissement s'étend sur une distance de 104 km à savoir du PR 0 au PR 104 (Point routier), c'est-à-dire la distance du tronçon autoroutier entre la wilaya de Chlef à l'Ouest et celle de Blida à l'Est. Accompagné de ses agents et de quelques stagiaires actuellement en séances pratiques au niveau de ce poste, le sous-lieutenant Nasri nous explique que le terre-plein qui sépare les deux chaussées de l'autoroute reste parmi les contraintes qui retardent en quelque sorte les interventions en cas d'accident de la route. “Nous attendons avec impatience la réalisation d'accès qui s'ouvrent et qui se ferment à clé dans plusieurs endroits le long de cette distance de 104 km. Cela nous permettra de traverser rapidement d'une chaussée à une autre en cas d'accident de la circulation. Actuellement, nous nous trouvons dans l'obligation d'aller jusqu'à une intersection afin de rejoindre le lieu de la catastrophe, ce qui nous fait perdre beaucoup de temps. En plus de la couverture que nous assurons au niveau du tronçon en question, nous intervenons également au profit des citoyens qui nous sollicitent en cas d'un quelconque évènement. Nous sommes aussi obligés d'intervenir le long de cette même distance, et ce, en attendant la mise en service dans un proche avenir du deuxième poste de secours qui se trouve également sur l'autoroute Est-Ouest dans la commune de Boumedfaâ plus à l'est de Aïn Defla", explique le sous-lieutenant Nasri entouré de ses stagiaires. Pour leur part, le commandant Lakhdar Nasri et le lieutenant Kemel Hamdi nous ont fait savoir, alors que nous nous rendions à l'unité secondaire de Khemis-Miliana où est basée la colonne mobile de lutte contre les feux de forêt, que les incendies qui se déclarent pendant chaque été sont de plus en plus inquiétants. “Ces incendies se répètent maintes fois dans les mêmes endroits à travers plusieurs massifs forestiers de la wilaya. Nous considérons qu'il s'agit bel et bien non seulement d'un acte humain, mais que celui-ci est commis volontairement." À propos du bilan de ces incendies depuis janvier 2012, il nous a également été fait savoir que le nombre d'interventions enregistré afin de maîtriser les feux de forêt et céréaliers a sensiblement augmenté en comparaison avec l'année dernière. “C'est aussi le cas pour ce qui est des accidents de la circulation et des noyades où plusieurs corps ont été repêchés à partir des barrages que compte la wilaya, et ce, juste après le début de l'actuelle saison estivale. Et si l'ensemble des feux ont été parfaitement maîtrisés par nos éléments, c'est tout simplement grâce au savoir-faire de nos éléments et aussi à la colonne mobile dont notre wilaya vient de bénéficier", ajoutent ensemble les deux officiers de la Protection civile. Une colonne mobile régionale sur le qui-vive Basée à l'unité secondaire de Khemis-Miliana, à une trentaine de km à l'est du chef-lieu de la wilaya, cette unité qui couvre également la wilaya de Tissemsilt dispose d'un important équipement extrêmement moderne et sophistiqué. Au total, 58 éléments entre agents, sous-officiers et officiers gèrent quotidiennement cette colonne et sont régulièrement disposés à intervenir à chaque fois qu'on fait appel à eux. “Cette colonne dispose, comme vous le voyez, d'un camion pour le transport des pompiers, d'une ambulance 4X4 médicalisée et de sept camions-citernes fourgons légers CCFL qui peuvent facilement atteindre les endroits dont les accès sont extrêmement difficiles. Ces derniers sont équipés de tout le matériel indispensable à l'extinction des feux puisqu'ils sont équipés chacun d'un réservoir d'eau, d'un moteur hydraulique, d'une tuyauterie et de plusieurs autres accessoires dans le cadre de l'accomplissement des différentes opérations de secours. Cette colonne, l'une des 22 que compte le pays, intervient uniquement en cas de feux de forêt, et qui ne peut se déplacer que lorsque les unités concernées aussi bien à Aïn Defla qu'à Tissemsilt font appel à elle. Elle est également dotée d'un camion-citerne fourgon moyen - CCFM - et d'un autre lourd -CCFL. Leur rentabilité sur le terrain est très importante et permet aux secouristes d'accomplir leur devoir de la manière la plus rapide et la plus parfaite", précisent de nombreux pompiers qui ont tenu à nous faire une petite simulation à l'intérieur de l'unité secondaire de Khemis-Miliana. Le centre de coordination opérationnel répond présent De retour à la direction de wilaya de la Protection civile où nous attendait le premier responsable du secteur, le lieutenant-colonel Ahmed Hassani qui nous a présenté, à son tour, le Centre de coordination opérationnel (CCO). Mais avant cela, Ammi Hassan ne cache pas son inquiétude à l'égard de ce qu'il appelle le manque de civisme et de responsabilité de certains citoyens qui ne facilitent pas, selon lui, la tâche aux pompiers. “Au moment où nos éléments sont privés de leurs congés annuels pendant chaque été, certains de nos concitoyens n'assument toujours pas comme il se doit leur responsabilité afin d'épargner leurs milieux, leur vie et celle des autres d'un danger indubitable. Malgré nos campagnes de sensibilisation à longueur d'année, les feux céréaliers et de forêt ainsi que les noyades au niveau des barrages outre les accidents de la circulation continuent toujours de faire des dégâts et des victimes", lance-t-il. Le même responsable nous fait ensuite visiter le centre de coordination opérationnel considéré comme le cerveau de toutes les activités quotidiennes. Au moyen de ses nombreux appareils de télécommunication, ce centre reçoit H24 des appels des citoyens qui informent d'un quelconque danger même à partir du mobile.. “Même si, parfois, nous recevons de la part de certains indélicats de faux appels, que nous prenons, comme à notre habitude, au sérieux, nous irons quand même à l'endroit qui nous est indiqué. Ce genre d'appels est fréquent chez nous. Que ces personnes à l'origine de ces dépassements doivent comprendre que cela nous fait perdre beaucoup de temps car il est possible que pendant ce même moment, une réelle catastrophe se produit quelque part, et que nous n'aurons pas le temps d'y arriver pour sauver des vies humaines", lance le lieutenant-colonel avant de nous montrer, enfin, le journal de l'ensemble des activités de ce centre. A. C.