Résumé : Aïda a raconté son rêve à la mère de Nadia. Celle-ci l'a prévenue qu'ils rencontreraient des problèmes. Pour lui éviter un interrogatoire, Nadia l'emmène dans sa chambre. Elle veut lui montrer ses recherches. Une fois seules, Aïda lui apprend qu'ils se sont fait un serment. Nadia tente de la raisonner, de ne pas s'engager sur un coup de cœur. Elle regrette d'avoir été un peu dure en voyant la tristesse de son amie... - As-tu amené toutes tes affaires ? On pourrait se mettre au travail dès maintenant et tu restes passer la nuit ici, l'invite Nadia. Cela me fera de la compagnie et on se concentrera mieux sur cet examen. Qu'en dis-tu ? - Je ne voudrais pas m'imposer, murmure Aïda. Tes parents... - Cela leur fera plaisir, la rassure Nadia qui est soulagée de ne pas avoir à la laisser partir aussi triste. J'ai même une autre idée. Si on passait prendre tes affaires, tu resteras ici jusqu'à ton départ ! - Je voudrais bien mais consulte tes parents avant, dit l'amie. - J'invite ma meilleure amie ! Ils ne diront rien... Aïda ne peut pas s'en douter mais son amie est prête à tout pour l'imposer. Elle ne voulait pas la laisser partir. Elle la sentait prête à commettre une folie avant de rentrer à Chlef. Nadia se sent responsable de son amie et tient à la garder chez elle, pour lui éviter d'autres souffrances. Depuis son installation chez son amie Nadia, Aïda n'a pas vu le temps passer. Concentrée autant qu'elle sur les recherches, leurs analyses sont prêtes au bout de deux semaines. Avec l'aide d'une voisine enseignante, une fois les sujets corrigés, elles purent le saisir. Le résultat les enthousiasma beaucoup. Aïda aurait voulu ne pas soutenir leurs thèses tout de suite. Nadia était d'un avis contraire. C'est vrai, on a bossé comme des nègres, ces derniers jours, reconnaît-elle. Mais on doit profiter de la fraîcheur de nos connaissances pour soutenir maintenant ! On ne peut que réussir, on a tous les atouts en main, pourquoi remettre à plus tard ? - Il me faut de l'argent et je n'ai pas encore touché ma bourse, prétexte Aïda. Tu sembles oublier qu'on en aura besoin ! Pas question que j'aille voir mes parents pour leur demander de l'argent ! Mais Nadia refuse. Ses parents sont prêts à lui avancer l'argent qu'il faut pour les frais de la soutenance. Aïda se voit désarmée. Son amie ne lui laisse plus le choix. D'ailleurs, Nadia ne perd pas son temps. Grâce à Fella, l'enseignante et voisine, les deux jeunes filles n'ont aucun problème avec l'administration. La date de leur soutenance est vite arrêtée. Elle est prévue dans deux semaines. Aïda panique quand elle l'apprend. -Tu penses qu'on pourra tenir tête au jury, qu'on pourra éviter leurs questions pièges ? -Bien sûr, on va réussir ! Tu te fais du mauvais sang pour rien, affirme Nadia. Comme toujours, on sera les meilleures ! Dis, tu n'avais pas rendez-vous ? -Si, cet après-midi. -Tu n'as pas vu l'heure, s'exclame son amie en lui montrant la pendule. Dépêche-toi de courir à lui ! À Ben Aknoun, il y a plein de jolies filles ! -Impossible, il m'a prêté serment, lui rappelle Aïda tout en se préparant à sortir. Il attendra le temps qu'il faut... Enfin, elle a beau se presser, elle arrive en retard au rendez-vous. Elle est émue en le retrouvant sous le platane où ils s'étaient promis l'un à l'autre. Smaïl lui paraît maigri, les cernes sous ses yeux lui rappellent que lui aussi veille après son travail. Il ne prépare pas tout de suite sa thèse. Il soutiendra en septembre ou octobre si tout se passe comme il le souhaite. -Te voilà enfin ! Aaslama ! s'écrie-t-il en l'accueillant à bras ouverts. Comment vas-tu ? -Je vais bien, je suis tellement fatiguée, répond-elle se blottissant dans ses bras. -Mais dis-moi, comment vas-tu ? Comment arrives-tu à joindre les deux bouts ? -Cela aurait pu être supportable si je te voyais après, lui confie-t-il dans un soupir. Je n'arriverai jamais à supporter ton absence ! Ne pas te voir et te parler pendant des jours est une vraie torture ! Ça va me tuer... Mon cœur ne le supportera pas ! -Sois patient omri, on ne peut rien faire d'autre ! D'ici quelques mois, on sera éclairé ! -Tout à l'heure quand j'ai appelé, je suis tombé sur la mère de Nadia, dit-il. Vous étiez sorties ? (À suivre) A. K.