Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, vient de mettre fin aux fonctions du mouhafadh de la wilaya de Constantine, Ahmed Habbachi. Si les militants et les proches du parti s'attendaient à ce qu'une telle décision soit prise, notamment au sujet de la liste controversée des candidats désignés pour représenter le parti aux dernières législatives, beaucoup ont, toutefois, été étonnés par la désignation de son remplaçant en la personne de Driss Maghraoui. En effet, cet entrepreneur d'habitude discret ne fait pas l'unanimité. Il serait ainsi le moins qualifié pour occuper un tel poste, estiment des militants. L'un d'entre eux jure que c'est grâce à son statut et sa situation financière que Maghraoui a pu être désigné. “C'est un membre influent du parti à Constantine et actuellement député qui l'a proposé à Belkhadem. Aujourd'hui, nous confirmons une fois de plus que le FLN est entre les mains de gens qui parlent uniquement le langage de la chkara." Et de poursuivre : “Ce qui intéresse Maghraoui, ce sont les élections locales et donc le Sénat." Une tendance qui, déjà, faisait les manchettes des grands titres de journaux, lors des précédentes élections législatives. En effet, le FLN largement critiqué pour sa campagne électorale et donné perdant avant même la fin des échéances, est finalement sorti grand gagnant, à Constantine notamment où il a raflé 6 des 12 sièges octroyés à la wilaya. Ce qui n'a pas manqué de provoquer un véritable tollé sur la scène politique. D'aucuns ignorent que certaines personnes ont dû mettre la main à la poche pour pouvoir faire partie des têtes de liste du parti. S'agissant de M. Habbachi qui, rappelons-le, brigue un second mandat de député, nous avons tenté vainement de le contacter pour nous donner ses impressions, il était injoignable durant ces trois derniers jours. Pour l'heure, le siège de Constantine est plutôt calme, aucune rencontre n'a eu lieu entre l'ancien et le nouveau mouhafadh, ni même entre les autres cadres du parti, nous assure une source. Cette nomination attise encore plus les tensions et creuse un peu plus chaque jour le fossé qui existe au sein du vieux parti, et ce, à la veille des élections locales ! Enfin, signalons que le nouveau mouhafadh a dû faire appel à ses militants proches pour pouvoir investir les bureaux de la mouhafadha, étant donné que l'ancien a, tout bonnement, refusé de remettre les clés. D B.