L'empoignade d'aujourd'hui qui opposera deux grands de notre football, l'USM Alger et la JS Kabylie est vraiment un plateau royal servi aux férus de la balle ronde. Royal parce que les acteurs des deux équipes ont brillé ces derniers années par une régularité peu coutumière pour les clubs de l'élite nationale. À plus forte raison pour la formation de Soustara qui domine admirablement notre championnat depuis son retour à la division une en 1994. En face, la JSK qui, bien qu'elle cherche désespérément un titre national qui l'a fui depuis curieusement l'accession… de l'USMA, n'en a pas moins réussi à consteller son palmarès avec trois coupes africaines d'affilé. Et ce n'est pas rien. Sauf que le club cher à Moh-Chérif Hanachi traîne comme un boulet son incapacité à s'imposer en Algérie pendant qu'il règne allègrement sur l'Afrique. À chaque fois, les dirigeants de cette équipe mettent en avant la fatigue aux termes des safaris africains pour justifier les contre-performances que la JSK enregistre l'une après l'autre face à des clubs aussi faibles que les lanternes rouges de notre championnat. Mais cela n'explique pas tout. Ce n'est même plus un argument. Son adversaire du jour, apporte au fil des journées, la preuve que la participation à des coupes africains n'empêche en rien le club concerné de ravir des trophées nationaux. Pour cause, on prédisait une chute libre pour l'USMA après le second échec en Champion's League mais surtout après une saison tout simplement euphorique et harassante avec à la clé un joli doublé : un titre de champion et une coupe d'Algérie. Rien ne fut. Les Rouge et Noir caracolent à la tête du classement et rattrapent leurs principaux rivaux de la JSK grâce à une volonté de fer, à une discipline mais également à la culture de la victoire que leur a inculquée Saïd Allik. La JSK, elle, ne peut faire valoir au terme du match d'aujourd'hui, aucune circonstance atténuante pour justifier un éventuel faux pas. Les joueurs ont eu tout le temps qu'il faut pour récupérer pendant que leurs homologues usmistes luttaient coup sur coup contre des ogres aussi redoutables que le MCA, le CRB, le NAHD et, à un degré moindre, l'ASO. C'est dire que cette équipe devrait théoriquement souffrir de saturation contrairement à la JSK. Mais c'est seulement en théorie. Les gars de Soustara sont tout aussi capables de créer bien des surprises devant n'importe quel adversaire dut-il s'appeler JSK. C'est pour cela que le match de cet après-midi a tout l'air d'une explication. Au-delà du titre honorifique de champion d'hiver mis en jeu, le stade de Bologhine désignera la meilleure équipe du moment et la mieux armée pour ravir le titre, le vrai. Celui de champion de l'hiver et de l'été. H. M.