Dans son rapport final sur les élections législatives de mai dernier, le National democratic institute, (NDI) souligne d'emblée que “malgré sa situation économique, l'Algérie n'a pas été exempte des demandes pour une plus grande transparence, responsabilisation et liberté politique qui balaie l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient". Face à cette demande accrue de liberté et de transparence, le rapport ajoute que le président Bouteflika a annoncé, en avril 2011, “le lancement d'un processus de réforme, y compris la révision de la constitution de l'Algérie". Le rapport a mis l'accent sur le rôle assigné par Bouteflika à la future APN, dans la confection de la nouvelle loi fondamentale du pays. Le rapport relève que les élections se sont déroulées “dans le calme et dans une ambiance relativement paisible, avec le matériel de vote et le personnel nécessaires en place". Abordant le taux de participation, le NDI indique que “le taux de participation dans de nombreuses régions a été faible, en particulier chez les jeunes électeurs". Le taux de participation annoncé par les services du ministère de l'Intérieur qui était de 43,1 % avec pas moins de 18,2 % de bulletins nuls est “une indication d'un vote de protestation importante", souligne le rapport. “La plupart des partis et des citoyens ont été surpris lorsque les résultats annoncés ont montré que le Front de Libération Nationale (FLN), parti au pouvoir, avait gagné près de la moitié des 462 sièges de l'APN", note le NDI. Selon le même rapport, les partis islamistes qui ont dénoncé une fraude massive “n'ont présenté aucune preuve pour appuyer leurs revendications". Le NDI a salué l'institution d'un quota pour les femmes. Pour le NDI, le nouveau cadre juridique électoral, promulgué en janvier 2012, “n'était pas significativement différent de son prédécesseur". Et de préciser que “la loi électorale révisée a maintenu la représentation proportionnelle, le système du plus fort reste avec des circonscriptions plurinominales". À propos du fichier électoral, le NDI souligne que la question s'est imposée comme l'une des plus importantes préoccupations pour la plupart des partis politiques et des groupes de la société civile que les observateurs du NDI ont rencontrés. “De nombreux interlocuteurs ont fait remarquer que le registre final pour les élections de 2012 avait augmenté de façon inexplicable par quatre millions de personnes depuis 2009. Beaucoup ont souligné les inquiétudes sur l'inscription des forces de sécurité, en notant que certains soldats ont été enregistrés dans leurs communes d'origine ainsi que dans les multiples sites de déploiement, et ont également eu du temps supplémentaire pour s'inscrire. D'autres se sont plaints que des électeurs décédés ou des électeurs qui ont déménagé dans d'autres villes et enregistrés à nouveau n'ont pas été retirés des listes, ce qui soulève le risque de fraude". Le rapport ajoute que la loi électorale permet à tout électeur “de confirmer sa place sur le fichier électoral local et garantit aux partis l'accès aux fichiers électoraux communaux, quelques partis seulement qui ont demandé les listes ont déclaré avoir reçu des copies dans le temps pour les examiner et les vérifier avant le scrutin". Dans le volet des recommandations, le NDI recommande au gouvernement de : “mettre en place une commission électorale indépendante, appuyée par des commissions de surveillance et de supervision permanentes ayant le pouvoir d'examiner et de recommander des améliorations au processus électoral". Il est aussi demandé “d'encourager et soutenir l'engagement du public dans les processus de prise de décisions politiques, en particulier dans le processus de réforme constitutionnelle à venir". M. Mouloudj