Pas de grands bouleversements dans les portefeuilles économiques dans le nouveau gouvernement que dirige le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Si le chef de l'Etat a procédé à quelques changements, il n'a pas procédé au grand nettoyage. Les départements importants, comme les Finances et le Commerce n'ont pas changé de titulaire. La rumeur le donnait partant. Malade, il aurait, même, demandé à être déchargé de la gestion du département des Finance. Finalement, Karim Djoudi bénéficie, toujours, de la confiance du président de la République. Titulaire d'un diplôme de doctorat spécialisé “banque et finance", université de Paris I, Sorbonne, Karim Djoudi a occupé divers postes de responsabilité notamment au sein de la Banque d'Algérie. Il a été délégué chargé de la réforme bancaire avant d'être promu ministre des Finances. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada reste également au gouvernement, en dépit de la décision de son parti, (Mouvement de la société pour la paix) de ne pas participer au gouvernement. Mohamed Benmeradi, ancien ministre de l'industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement passe au Tourisme et l'Artisanat ; il paie son immobilisme. Il n'a pas pu redresser la situation dans son secteur malgré des sommes colossales injectées par l'Etat notamment pour réanimer les entreprises publiques. Beaucoup de chantiers accusent des retards considérables. C'est le cas pour la mise à niveau des entreprises. Annoncé par le gouvernement le 11 juillet 2010, le Programme national de mise à niveau des PME est destiné à “préparer les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et à permettre la diversification de nos exportations". L'Etat s'est fixé un objectif de mettre à niveau 20 000 petites et moyennes entreprises durant la période 2010-2014. Ce programme ambitieux, auquel le gouvernement a donné son feu vert depuis près de deux ans, accuse déjà un retard important. Par ailleurs, le climat des affaires est décourageant : la lourdeur des procédures, les difficultés d'accès au foncier industriel... sont des contraintes réelles et connues des entrepreneurs, mais aussi des “policy makers". Le gap de compétitivité qu'accusent les entreprises algériennes par rapport aux concurrents étrangers est important et nourrit un malaise permanent au sein du monde productif qui vit sous la menace d'une reconversion des activités ou d'une disparition pure et simple.D'où l'urgence de faire émerger des champions capables de tirer l'économie algérienne vers le haut. Des entreprises compétitives qui récupèrent leurs parts de marchés intérieurs et qui engagent la bataille de la conquête de débouchés extérieurs. Chérif Rahmani, qui a hérité du portefeuille de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprises et de la Promotion de l'investissement, fera-t-il mieux que son prédécesseur ? Pour rappel, l'ancien ministre de l'aménagement du territoire, qui bénéficie d'une certaine reconnaissance internationale, a élaboré le Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT 2025). Chérif Rahmani, qui a une longue expérience au gouvernement, devra assurer et rassurer les investisseurs étrangers et encourager le privé national compétent qui ronge son frein à trop attendre les assiettes de terrain et des autorisations à investir dans son propre pays. Le fait marquant est indéniablement la mise sur la touche d'Abdelhalmid Temmar. L'ex-ministre de la Prospective et des Statistiques, un fidèle de Bouteflika quitte le gouvernement. L'ancien secrétaire d'Etat à la statistique, Ali Boukrami aussi. C'est Bachir Messaïtfa, qui fait son entrée au gouvernement au poste de secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective et des Statistiques. M.R