À l'issue d'une réunion tenue, avant-hier, à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, Djamel Zenati, ancien député et Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) ont été désignés porte-parole du mouvement de contestation, né au sein du parti, depuis, notamment, sa participation aux dernières législatives. Contacté hier, Djamel Zenati a souligné que les contestataires de la direction actuelle ne sont pas en concurrence avec le parti. “Nous ne sommes pas en concurrence avec le FFS en tant que parti", a-t-il indiqué. “Ceux qui veulent casser le parti sont dans son appareil", a déclaré M. Zenati. Pour cet ancien détenu d'Avril 80, l'actuelle direction du FFS “a entraîné le parti dans une aventure qui a provoqué une fracture au sein de la base militante". Cette fracture, a-t-il ajouté “a mis le parti dans une conjoncture très difficile". Sans pour autant prendre ses distances vis-à-vis du FFS, Djamel Zenati se dit “toujours militant du FFS" et que les dérives de la direction “ne doivent, en aucun cas, faire disparaître les idéaux du parti", desquels, le mouvement de contestation se revendique et prévoit d'en faire son cheval de bataille. Ces mêmes idéaux que défendent les contestataires “seront portés par la conférence nationale pour une alternative démocratique", que comptent organiser les membres de ce mouvement avant la fin de l'année. Cette initiative vise, selon M. Zenati, “à donner aux Algériens une alternative politique et démocratique" afin “de garantir la survie du pays en tant que nation, en sauvegardant son intégrité territoriale". Sur ce point et questionné si cette “idée" ne vise pas à couper l'herbe sous le pied des partisans de l'autonomie et autres projets de décentralisation, M. Zenati a évoqué les menaces extérieures qui pèsent sur le pays. “Le contexte international et régional est dangereux pour le pays", a-t-il argumenté, avant d'ajouter que “ce qui se passe au Sahel, en Tunisie et en Libye reflète la crise aiguë que vit le capitalisme occidental". Ce capitalisme, analyse-t-il “provoque des fractures que payent les pays du Sud" et que dans ce contexte “l'Algérie est très ciblée, par la déstabilisation". L'autre ambition de cette conférence, souligne-t-il “est la réunion d'un maximum d'énergies patriotiques", afin “de mobiliser le pays" autour d'un projet démocratique. “Les trois mandats de Bouteflika ont augmenté d'une façon exponentielle la vulnérabilité du pays", a encore souligné Djamel Zenati. Questionné si Karim Tabbou, ancien premier secrétaire du parti, exclu depuis mai dernier, fait partie de ce mouvement, M. Zenati a précisé que “M. Tabbou s'est démarqué de nos propositions et qu'il est sur l'option de création d'un parti", ce que les autres contestataires ne “partagent pas". Pour Zenati, “les partis politiques créés récemment ne sont que des expressions démesurées de certains et le fruit de petites fabrications de laboratoire". Il a ajouté que le FFS “est un instrument de lutte", qu'il faut utiliser “pour agir sur l'opinion et les citoyens", sans pour autant inscrire ce mouvement “dans une logique de prise de pouvoir". M.M