Des militants contestataires du Front des forces socialistes (FFS) ont annoncé jeudi à Tizi-Ouzou, leur intention d'organiser une conférence nationale pour la mise en place d'une « alternative démocratique » en Algérie, avant la fin de l'année en cours. L'annonce a été faite par Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire national du FFS. « Ça sera une conférence qui va regrouper tous les segments de la mouvance démocratique jalouse de ses idéaux et ses principes », a ajouté Samir Bouakouir en lançant au passage un appel à tous les militants de la démocratie à rejoindre leur mouvement « quelles que soient leurs tendances politiques ou idéologiques ». C'est sous un soleil de plomb et une chaleur suffocante que les dissidents du FFS ont tenu leur meeting prévu depuis un moment déjà. Comme il fallait s'y attendre, tous les animateurs de cette dissidence étaient là, à l'exception de Karim Tabou qui a été exclu du groupe. C'est ainsi que tour à tour, Ali Kerboua, Mustapha Bouhadef, Samir Bouakouir, Djoudi Mammeri et Djamel Zenati se sont succédé sur la plus haute marche du perron de la place de l'ancien siège de la mairie de Tizi-Ouzou.Tous ont été unanimes pour fustiger la direction actuelle du parti tout en épargnant le zaim, Hocine Aït Ahmed, sans qui rien ne se fait au sein du FFS. Le seul à l'avoir quelque peu écorché aura été Samir Bouakouir qui s'est dit contre « la culture du chef ».Ce meeting « autorisé » a été l'occasion pour les intervenants de revendiquer le retour aux sources originelles du FFS « qui est un parti d'opposition par essence », dira M. Bouakouir. Au même titre que ses prédécesseurs au micro, le candidat malheureux des dernières législatives a appelé tous les démocrates à se retrouver pour « en finir avec ce système rentier ». Les animateurs de ce rassemblement, qui a regroupé quelque 400 personnes, ont pratiquement ressassé les mêmes propos à quelques nuances près pour expliquer leur démarche et surtout leur dissidence. « Nous ne pouvions accepter passivement de voir notre parti gangréné par l'argent sale et les compromissions avec le pouvoir », affirment les uns. « Nous ne nous sommes pas élevés contre X ou Y mais nous voulons rassembler. Notre souci est de préserver la route tracée par Aït Ahmed que la direction actuelle veut recouvrir », observent d'autres. Mustapha Bouhadef ajoutera aussi que « notre mouvement de protestation devra aboutir sur l'organisation avant la fin de l'année d'une conférence nationale de construction de l'alternative démocratique ». Comme il est de tradition dans les meetings du FFS, le dernier mot est revenu à Djamel Zenati, ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed lors de la présidentielle de 1999. L'ancien animateur du MCB a tiré à boulets rouges sur le pouvoir et la direction actuelle du FFS. « En participant aux élections législatives du 10 mai dernier, le FFS aide un Etat policier qui prépare le lit à une République intégriste », lance-t-il. Non sans avoir à dénoncer ce qu'il qualifie d'allégations de la direction du FFS pour justifier sa participation aux législatives. « Les menaces extérieures utilisées par le FFS comme argument pour sa participation au scrutin législatif sont fausses car l'Algérie a déjà perdu sa souveraineté », estime-t-il. Et ce, avant de lancer à l'endroit des présents : « Il faut sauver le FFS et continuer à lutter pour les idéaux qui ont poussé à sa création en 1963. » Les animateurs de ce meeting prévoient la tenued'une rencontre similaire à Bejaia dans les jours à venir