Résumé : Nassim, un ancien ami de Yacine, débarque sans crier gare, un soir, chez le jeune couple. Yacine lui présente Sara. Nassim était informaticien et vivait en Europe. Yacine le taquine sur son célibat endurci. Le jeune homme lui rend sa boutade. Lui non plus ne s'était pas marié jeune. En fait, Nassim est séduit par Sara, et désire une femme tout à fait comme elle. Sara rougit. Elle avait senti que Nassim la dévorait des yeux. Il était bel homme lui aussi... Lorsqu'il riait, deux fossettes se creusaient sur ses joues, lui donnant un air de jeune premier. Son sourire dévoilait de belles dents blanches et bien alignées. Ses yeux avaient la couleur des braises ardentes d'un âtre qu'on venait d'allumer. Sara se disait que si elle l'avait rencontré plus tôt, elle serait tombée à coup sûr sous son charme. Le dîner terminé, ils passèrent au salon où la jeune femme servira un thé à la menthe accompagné de petits fours aux amandes. De nature gaie et joyeuse, Nassim ne cessa de rire et de plaisanter le long de la soirée. Grâce à lui, ils passèrent d'agréables moments et ne virent pas le temps passer. Lorsqu'il les quitta vers minuit, le jeune couple se rendit compte que cela faisait belle lurette qu'ils n'avaient pas veillé autant. Pris tous les deux dans l'engrange de leur travail, ils sortaient de temps à autre le week-end, mais ne tardait pas trop... Une ou deux fois, ils avaient diné au bord de la mer, puis dans un restaurant non loin de la grande route... Juste pour changer... Mais Sara avait trouvé ces soirées monotones. Elle aimait plutôt les grandes sorties printanières et les vacances. Pour elle, sortir, c'est s'éloigner. Quitter la ville. Changer d'entourage... C'était là le seul moyen de se déstresser. Que ce soit pour un week-end ou pour une seule journée, tourner en rond en ville ou aux alentours ne changeait pas grand-chose. Ce soir, la seule présence de Nassim avait égayé la maison. Le jeune homme avait mis de l'ambiance et détendu l'atmosphère. - Il est né au printemps, lance Yacine d'un air amusé. Je l'ai toujours connu comme ça... Un peu fou, un peu lui-même, un peu drôle. À l'époque du lycée, toutes les filles étaient amoureuses de lui. Sara sourit : - À cet âge, on tombe facilement amoureuse du premier garçon qui nous fait rire. Yacine lui jette un regard curieux : - Dois-je comprendre que tu es tombée toi-même amoureuse du premier garçon qui t'a fait rire. Elle rit puis prend un air mi-sérieux mi plaisantin pour répondre : - En seras-tu jaloux si je te disais que j'ai aimé un garçon qui était un peu comme Nassim... Un véritable Don Juan. - C'est bien le mot. Un Don Juan... Nassim sera toujours ainsi. C'est un tombeur de dames... Combien de cœurs brisés a-t-il laissés derrière lui ? Dieu seul le sait. - C'est un gentil bonhomme tout de même. Avec le temps, il finira par s'assagir. - Avec le temps ? Quand donc ? Il a déjà la quarantaine bien sonnée. - Oh ce n'est rien... Ce n'est pas toujours l'âge qui apporte la sagesse. Nassim aurait plutôt besoin d'une femme qui le comprendra, et qui saura faire vibrer sa corde sensible. Yacine l'attire à lui : - Tout à fait comme moi... n'est ce pas ma chérie ? Elle hoche la tête : - Pourquoi pas ? Le destin fait toujours bien les choses... n'est-ce pas ce que tu as tenté de faire comprendre à ton ami ? Il sourit : - On dirait que tu as bien assimilé le cours, ma puce... Elle prend un air courroucé : - D'abord je ne suis pas une puce... ensuite ce n'est pas toi qui va m'apprendre un cours sur le destin et ses secrets. Ils rirent et Yacine lance : - Je récapitule... Dans le noir d'une nuit que rien ne prédestinait à des confidences, un couple méditait sur son sort. Facteur déclenchant : un intrus dans la cellule familiale... Une semaine plus tard, Nassim les invite à diner dans un grand restaurant sur la côte. Il offrira, à l'occasion, un parfum coûteux à Sara, et un portable fort sophistiqué à Yacine. - C'est vraiment trop... s'écrie Sara émue. Tu n'aurais pas dû faire autant de folies Nassim. - Je jugerais plutôt aberrant de n'avoir rien offert à mon ami Yacine et à son épouse. Certes je n'ai pas assisté au mariage, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Tout le plaisir est pour moi d'ailleurs. - Merci Nassim... Yacine ne pourra jamais rencontrer un ami aussi fidèle que toi. N'est-ce pas Yacine ? (À suivre) Y. H.