Les atteintes contre les personnes et les biens prennent une terrible ascension, créant un climat d'insécurité au sein de la société algérienne. Le mois d'août dernier a été marqué par une hausse assez inquiétante de la criminalité. Avec 5 039 arrestations, dont 158 femmes et 260 mineurs, et 4 714 affaires traitées, les services de la Gendarmerie nationale ont dû recourir à des renforts exceptionnels pour faire face à la petite délinquance, et au crime organisé. Le chômage aidant, ajouté à la démission collective de la société et de la classe politique, les jeunes âgés de 18 à 30 ans sont de plus en plus impliqués dans les affaires criminelles. Et pour cause, plus de 1 300 individus ont été placés sous mandat de dépôt en 30 jours. Un record. Mais, il faudra chercher les raisons ! Les délits et crimes constatés par les unités de la GN, à quelques exceptions près, ont été l'œuvre de récidivistes ayant bénéficié de grâces présidentielles le 5 juillet dernier, à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Les mécanismes de réinsertion étant insuffisants face à la masse de délinquants et de criminels, en sus des autorités aux abonnés absents, les jeunes réfractaires semblent opter pour la facilité : aller vite en besogne, choisir la période ou commettre le forfait et bénéficier d'une grâce. Quitte à subir des peines péniblement longues. D'ailleurs, le bilan est lourd en termes de cas constatés dans les viols (17 cas), les outrages (33 cas), les homicides volontaires (25 cas), les menaces (92 cas), coups et blessures volontaires (954 cas), vols (1 255 cas) et autres atteintes à la pudeur (25 cas). Même si le document transmis à Liberté ne fait pas cas de figure, les crimes sur ascendants et les fratricides continuent de faire des ravages dans notre société. La désobéissance est à son apogée. Le crime organisé, lui aussi, a enregistré une croissance. Les narcotrafiquants et les contrebandiers n'ont rien lâché. Sur les 563 cas avérés, ce sont 705 individus qui ont été arrêtés, dont 17 femmes et 19 mineurs. Trafic de drogue, de psychotropes, de munitions, faux et usage de faux, vol et trafic de véhicules, immigration clandestine, contrefaçon de billets de banque, le mois d'août, censé être une période de repos et de grandes vacances, est désormais inscrit au registre du “grand trafic estival". Les statistiques sont d'une gravité extrême. Notamment le trafic de drogue (4 tonnes en 20 jours) et le recours au mode opératoire classique, c'est-à-dire l'usage des baudets (près de 100 bêtes de somme) pour acheminer le cannabis et le carburant (85 600 litres). Mais, il faut rendre hommage à ces sentinelles du désert et des terres arides qui ne connaissent guère de répit face à la criminalité transnationale. C'est que l'occupation du terrain, le travail en profondeur, l'anticipation, le renseignement, l'obligation des résultats, axes prioritaires du patron de la GN, le général-major Ahmed Bousteïla, ont donné leurs fruits quand on sait que les saisies opérées en carburant, en cannabis, en véhicules ou encore les arrestations dans les milieux mafieux ont donné un coup dur aux filières qui tentent de s'organiser sur les bandes frontalières. F B