Les Algérois conduisent vite. Même très vite à la lumière des chiffres avancés par la Gendarmerie nationale d'Alger, qui organise, depuis jeudi dernier, des journées portes ouvertes à l'Office Riadh El-Feth (Oref). Pas moins de 25 000 automobilistes ont été flashés en cinq mois sur les axes routiers relevant de la compétence de la GN, notamment à Zéralda et Réghaïa. À raison de 1 000 à 1 500 flashs enregistrés par semaine, les gendarmes ont relevé près de 43 000 amendes forfaitaires, dont 80 % sont payées cash par les contrevenants avant qu'ils ne soient traduits devant les commissions de wilaya déléguées pour un retrait de permis de conduire. Et ces amendes représentent 5,1 milliards de centimes en cinq mois seulement, alors que le Trésor public avait enregistré près de 1 milliard de centimes durant toute l'année 2009. Inutile de chercher l'erreur, car elle est vite trouvée, les nouvelles dispositions du code de la route ont apporté leurs fruits et contraignent davantage les réfractaires à honorer leurs dus rubis sur ongles. De facto, ce sont 15 780 retraits de permis qui ont été constatés par les mêmes services qui ont renforcé les dispositifs de surveillance du territoire de l'Algérois, en déployant de jour comme de nuit des escadrons et brigades de sécurité routière (ESR et BSR), en sus des radars laser et Doppler qui captent tout excès de vitesse durant l'activité en nocturne. Et la machine ne ment pas ! Les Algérois affolent les radars et continuent d'enregistrer un taux d'accidents inquiétant. En effet, pas moins de 40 morts (moins de 10 %) et 428 blessés (moins de 35%) ont été enregistrés en cinq mois à Alger dans 399 accidents (moins de 30%) constatés par les gendarmes. Présent lors de l'inauguration de cet événement, le wali d'Alger, Mohamed-Kebir Addou, a salué les efforts de la GN dans l'instauration d'un climat de confiance entre les services de sécurité et le citoyen et le rétablissement de la sécurité dans la capitale et sa banlieue. Le patron de la GN d'Alger, le colonel Mostefa Tayebi, a révélé, lors d'un point de presse organisé au Musée central de l'armée, que pas moins de 47 bandes de criminels ont été mises hors d'état de nuire, dont 18 gangs spécialisés dans le vol, 11 associations de malfaiteurs spécialisés dans les agressions et la violation de domiciles, 5 autres impliquées dans l'usage de faux et 13 bandes incriminées dans le trafic de drogue et de psychotropes. Au total, ce sont 357 personnes qui ont été appréhendées, soit 10 personnes par bande. Même si la capitale n'occupe plus le hit-parade des wilayas où le taux de criminalité est élevé, il n'en demeure pas moins que certains phénomènes inquiètent la GN, comme les CBV (coups et blessures volontaires) et l'atteinte aux biens avec respectivement 782 et 707 cas enregistrés de janvier à fin mai 2010. 396 bidonvilles démolis en 5 mois Au plan de l'ordre public, la GN d'Alger fait état de 35 PV adressés au wali d'Alger, dont 15 pour la démolition de bidonvilles, 16 autres pour le maintien de l'ordre public et 4 pour le relogement des familles. Aussi, 43 PV ont également été adressés aux P/APC, dont 35 concernent la démolition des constructions illicites et 8 autres pour l'ordre public dans les stades, alors que 132 PV ont été envoyés aux procureurs de la République pour différentes affaires. À ce sujet, il faut noter que pas moins de 47 opérations de démolition, ayant touché 396 bidonvilles (soit plus de 36,9%), ont été menées par la GN, dont 66% à Draria. Au plan de l'intervention dans les noyaux durs de la criminalité, la GN a effectué 20 opérations coup-de-poing au cours desquelles près de 31 000 identifications ont été enregistrées pour aboutir à l'arrestation de 537 personnes recherchées par la justice et les services de sécurité et la saisie de 24 véhicules également recherchés. À signaler que sur les 2 084 individus arrêtés en cinq mois, 147 femmes (plus de 37 sujets), 105 mineurs et 49 étudiants sont impliqués dans les crimes et délits constatés. La misère sociale, la baisse du pouvoir d'achat, la démission parentale et sociale et la déperdition scolaire sont les raisons principales de l'émergence croissante de cette population délinquante dans l'Algérois. Notons, enfin, que le stand réservé à la cellule de protection contre la délinquance du groupement d'Alger a connu un rush au vu de la sensibilité des sujets fâcheux (fugue, drogue, atteinte aux ascendants, viol de mineurs, rébellion parentale, etc.) que découvre au quotidien la société algérienne.