Le gouvernement suédois est prêt à accompagner les entreprises algériennes dans leur démarche d'adoption de la norme ISO 26000, plus connue sous le nom de “responsabilité sociétale des entreprises (RSE)". C'est du moins ce qu'a indiqué, jeudi, Gustav Ahlsson, ministre suédois délégué chargé du Commerce extérieur, lors d'un séminaire organisé à l'hôtel Sofitel. “La Suède est favorable à la conclusion d'un mémorandum d'entente qui permettrait d'identifier et de définir les modalités de cet accompagnement", a annoncé M. Gustav Ahlsson, précisant que pas moins de 45 pays, dont le Maroc, la Tunisie et l'Egypte, ont déjà signé ce type d'accord avec son pays considéré “comme un pays modèle en matière d'application des normes et critères de la RSE". Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a exprimé “le soutien et l'appui" de son organisation à cette initiative. “Nous somme extrêmement sensibles à ce geste", a souligné M. Réda Hamiani. Des exemples de sociétés qui ont adopté cette norme, comme Oriflamme, le géant suédois spécialisé dans la vente directe de produits cosmétiques, ou qui sont en train de l'implémenter, à l'image de l'entreprise agroalimentaire, privée, algérienne NCA Rouiba, ont été passés en revue. Mais pour le président du FCE, “ces fleurons ne représentent pas, malheureusement, en moyenne la réalité algérienne". Il faut préciser que l'adhésion à la norme ISO 26000 procède d'une démarche volontaire. Et de ce point de vue, les entreprises algériennes ne se bousculent pas. C'est le cas d'ailleurs pour le code algérien de gouvernance lancé à l'initiative de Care (Cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise), du FCE (Forum des chefs d'entreprise) et de l'Apab (Association des producteurs algériens de boissons). C'est que pour certains patrons l'adoption de ce type de norme représente un coût supplémentaire qu'ils ne souhaitent pas engager. Réda Hamiani, lui, y voit “un facteur qui augmente la compétitivité". Pour autant six sociétés algériennes ont entamé leur processus d'appropriation de la norme iso 26000 sous le pilotage de l'Institut national de normalisation (Ianor). Il s'agit du laboratoire public de contrôle des constructions Cetim de Boumerdès et le groupe privé NCA (Nouvelles conserveries algériennes, de l'Entreprise nationale de canalisation (Enac, filiale de Sonatrach), d'Algérie Télécom, du groupe Antar Trade Condor et de Cevital. La RSE englobe sept questions centrales : la gouvernance de l'organisation, les droits de l'Homme, les relations et conditions de travail, l'environnement, la bonne pratique des affaires, les questions relatives aux consommateurs et l'engagement sociétal. La RSE requiert en premier lieu le respect des normes réglementaires, avant de déborder sur des normes volontaires. Dans une économie, comme celle de l'Algérie, où l'entreprise subit les effets pervers de la faiblesse des institutions, le RSE peut paraître comme “un idéal à atteindre". Il faut peut être parler de “la responsabilité sociétale de l'Etat". M. R.