Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football, s'est exprimé hier à la Radio nationale sur de nombreux sujets relatifs à l'actualité sportive locale. D'emblée, le premier responsable du sport roi est revenu sur les regrettables évènements ayant émaillé la fin du match Libye-Algérie et qui ont fait couler beaucoup d'encre et de salive aussi bien dans la presse locale que libyenne. “Ce sont de petits incidents qui peuvent se produire dans n'importe quel stade au monde. Je pense qu'il est utile de relativiser tout ce qui se passe sur un terrain de football. C'est vrai que ce sont de regrettables dépassements, cependant, j'estime qu'il est utile pour nous d'oublier au plus vite ce qui s'est passé à Casablanca. Il ne faudra pas aussi responsabiliser nos joueurs qui méritent plutôt qu'on les félicite pour leur performance d'autant plus qu'ils ne sont pas responsables de ce qui s'est produit. Cela dit, la CAF devrait nous saisir au même titre que la Fédération libyenne de football, demain ou lundi, sur le rapport établi par les officiels de la rencontre. À partir de là, nous allons de notre côté envoyer notre réponse et c'est à la commission de discipline de la CAF de prendre les décisions qui s'imposent. Il reste à mon sens, que nous devons nous concentrer sur le match retour. À ce titre, je lance un appel aux supporters pour venir soutenir notre équipe afin qu'elle puisse arracher sa qualification à la CAN 2013", a-t-il dit, avant de souligner que la seconde manche aura bel et bien lieu comme prévu, c'est-à-dire le 14 octobre prochain à 20h30 au stade Mustapha-Tchaker à Blida, écartant du coup la possibilité de délocaliser cette rencontre sauf, précise-t-il, en cas d'empêchement de dernière minute et que seul l'entraîneur national aura le dernier mot sachant, dit-il, que la FAF doit communiquer à la CAF le lieu et l'horaire de cette rencontre dix jours avant son déroulement. “Djebbour n'a rien fait pour être sanctionné" Sur le cas de Rafik Djebbour, que certains joueurs libyens avaient accusé d'avoir provoqué la pagaille en fin de match, M. Raouraoua a pris la défense de l'attaquant de l'Olympiakos en affirmant que le joueur n'a rien fait pour être sanctionné. “Djebbour n'a rien fait. Il a fait son match et c'est tout. J'étais tout près de ce qui s'est passé et je ne l'ai pas vu faire quoi que ce soit", a-t-il dit sur ce sujet, tout en éloignant le moindre vœu du joueur de mettre fin à sa carrière professionnelle. Concernant, en outre, le cas de Belfodil dont la situation n'est pas encore claire concernant sa qualification chez les Verts, le patron de la FAF a déclaré qu'il était en contact permanant avec son père sauf, dit-il, que le contact a été interrompu au cours de la semaine passée. “Il y a quelques jours j'ai discuté avec le père de Belfodil auquel j'ai demandé de me remettre les documents administratifs du joueur. Seulement, il n'y a plus rien après puisque les contacts ont été interrompus. Il faut dire qu'en parallèle nous avons reçu tous les documents que nous avons sollicité auprès de la Fédération française de football pour pouvoir le qualifier. Tout ce que je peux vous dire, c'est que la balle est désormais dans le camp de son père", et d'enchaîner au sujet des possibles contacts avec d'autres joueurs binationaux, tel le cas de Brahami. “La balle est désormais dans le camp du père de Belfodil". “Pour tout vous dire, il n'y a pas eu de contacts avec Brahami ces derniers temps. C'est vrai qu'il a été dans l'agenda de la FAF et de l'entraîneur national mais nous avons préféré finalement écarter sa piste le temps de le laisser améliorer ses performances. Toujours est-il que nous gardons un œil sur tout joueur susceptible de venir apporter un plus à l'équipe nationale", a-t-il dit, avant de revenir sur l'EN' et la désignation d'un technicien à sa tête. “Ce n'est pas une urgence d'autant plus que les premiers matches des éliminatoires pour le CHAN-2014 sont programmés pour les mois de juin et juillet 2013. Entre-temps, il y a le cas des joueurs qui peuvent partir à l'étranger et qui ne peuvent pas être sélectionnés dans ce cas. Je vous cite les exemples de Djabou, Belaïli ou Lemmouchia qui sont partis jouer en Tunisie. On a toute une année devant nous. Cela dit, il faut savoir aussi que le coach national prépare également en parallèle les joueurs locaux qui composent l'ossature de l'EN' qu'il a soumis à une prise en charge spécifique que je n'ai pas vu faire par un autre entraîneur parmi ceux qui sont passés en EN. C'est une démarche que nous avons adopté depuis son arrivée". En tout cas, le prochain staff de l'EN' travaillera sous sa coupe", a souligné encore le président de la FAF qui s'est déclaré très satisfait dans l'ensemble du travail accompli jusque-là par le technicien bosniaque depuis son intronisation. “J'estime que son bilan est largement positif. Il a apporté un esprit de concurrence dans l'équipe avec sa politique de renouvellement. Il a également donné la chance à des jeunes joueurs. Il est très difficile de reconstruire une équipe et les exemples ne manquent pas à ce titre. Nous, on peut se targuer de dire que nous avons une équipe qui est en train de se reconstruire et qui aura son mot à dire. Et puis, avant l'arrivée de Halilhodzic, on était à la 92e place au classement Fifa, alors que maintenant on est au 28e rang au classement mondial et ceci grâce aux résultats techniques obtenus sous sa direction et on ne peut que le féliciter et l'encourager, lui et les joueurs, tout comme pour nos supporters", a-t-il dit. Concernant l'organisation d'un match amical face au Brésil le 14 novembre prochain au stade du 5-Juillet à l'occasion du Cinquantenaire de l'instance qu'il dirige, M. Raouraoua a affirmé que les discussions avec son homologue brésilien sont en bonne voie, même s'il a en parallèle estimé que son instance est assez éloignée des conditions de l'organisation d'un tel match, notamment sur le plan financier. “On est en train de chercher des sponsors qui peuvent nous aider afin d'organiser une telle rencontre, du moment que nous ne sommes pas disposés à payer le montant qui nous a été demandé. On a eu l'accord de Nedjma tout en multipliant les contacts avec d'autres sponsors. Il faut savoir qu'on nous a exigé au début 3 millions de dollars avant que ce montant ne soit revu à la baisse, à 1,5 million de dollars, après des contre-propositions. Cela dit, j'ai une réunion avec le président de la Fédération brésilienne de football en marge de la réunion du comité d'exécutif de la Fifa à Zurich la semaine prochaine avec lequel je vais tenter de trouver un accord final. Tout ce que je peux vous dire c'est que le Brésil tient la corde. Dans le cas où cela n'aboutit pas nous reviendrons sur les normes de la préparation pour voir ce qu'on pourra faire". “Les préparatifs pour la CAN U20 sont en bonne voie" À propos des préparatifs en vue de la CAN U20 de 2013 qu'organise notre pays, le premier responsable du football algérien a affirmé que les choses vont dans le bon sens. “C'est une manifestation très importante pour nous au cours de laquelle notre équipe nationale tentera de gagner le titre, sinon atteindre au moins le dernier carré qualificatif à la prochaine Coupe du monde de cette catégorie. Je tiens, à cet effet, à remercier le MJS pour son soutien tout comme les walis d'Oran et d'Aïn Témouchent qui font de leur mieux pour une bonne organisation de cette compétition", a-t-il dit en ajoutant que sur le plan technique, tous les moyens ont été mis à la disposition de l'EN U20 laquelle sera engagée dans le championnat amateur de cette saison dans le souci, dit-il, qu'elle puisse préparer aux mieux cette grande épreuve continentale. “Nos clubs n'ont pas pour le moment les capacités pour la mise en place du professionnalisme" Pour ce qui est, par ailleurs, de son constat sur la mise en place du professionnalisme en Algérie deux ans après son lancement, M. Raouraoua, qui multiplie les rencontres de consultation avec les présidents des clubs de Ligue 1 et 2, et dont la dernière en date a eu lieu jeudi à Oran avec les présidents de club de l'ouest du pays, a affirmé qu'en l'état actuel des choses “les clubs n'ont pas les capacités financières, humaines et de gestion qui peuvent leur permettre de se soumettre au cahier des charges. Si on l'applique à l'heure actuelle, ce sera la faillite de toutes les équipes qui mettront la clé sous le paillasson, sauf l'USMA". Et d'ajouter que la plupart des clubs voulaient plutôt bénéficier des aides octroyées par l'Etat pour les accompagner dans le professionnalisme. Il a, à ce titre, évoqué la possibilité que les clubs de la Ligue 2 reviennent au statut amateur pour justement bénéficier des subventions des Fonds des communes et des wilayas. Dans la foulée, le président de la FAF a énuméré les multiples problèmes auxquels font face les responsables de club pour la mise en place du professionnalisme tels ceux relatifs à la construction des centres de formation, aux infrastructures, et aux droits TV et bien d'autres aspects qui empêchent la concrétisation du professionnalisme. “Une fois les problèmes recensés, on va les soumette au ministre de la Jeunesse et des Sports afin de tenter de trouver des solutions. De toutes les manières, la FAF ne ménagera aucun effort pour faire avancer le projet du professionnalisme", conclut-il.