En organisant tout récemment deux journées d'étude à Boussemghoun, une localité située à 160 km du chef-lieu de wilaya, le Haut-commissariat à l'amazighité (HCA) aura permis à la population locale de montrer son attachement à sa langue, à son passé historique et sa culture en général. Les cadres du HCA ainsi que leurs invités ont eu l'agréable surprise de découvrir une localité où l'usage de tamazight, langue et traditions, est courante, et ce, dans un environnement quasi ignoré par beaucoup d'autres régions amazighophones du pays. Pour les présents, il était inconcevable qu'une région habitée par une vingtaine de milliers d'âmes soit en marge de l'enseignement de la langue amazighe, comme cela se fait partout ailleurs dans d'autres régions du pays. Pourtant, en 1995, des cours étaient dispensés, mais ils cesseront sans raison, trois ans plus tard. D'ailleurs, parmi les organisateurs, l'ex-enseignant de tamazight s'est dit prêt à reprendre du service, pour peu que des assurances lui soient données pour l'accomplissement de ses tâches d'enseignant sans “contraintes extérieures". à ce propos, même si les responsables du HCA n'ont guère eu plus de détails, ils se sont montrés réceptifs quant à la remarque soulevée par l'intervenant et ont même promis d'y remédier, afin que les enfants de la localité puissent bénéficier de l'enseignement de leur langue maternelle. Quant aux deux journées d'étude, elles ont été marquées par des communications importantes ayant été suivies avec attention, ainsi que des projections, notamment celle du film Mimezran de Ali Mouzaoui, alors que l'œuvre a été tournée au niveau du ksar de la localité. à noter que la présence de certains des artistes ayant participé au film n'est pas passée inaperçue, ajoutant au charme de la projection. Durant ces deux journées, des échanges ont eu lieu entre les responsables du HCA, dont M. Assad, les représentants du mouvement associatif local ainsi que des responsables locaux et des enseignants. Ces derniers étaient d'ailleurs nombreux à avoir assisté à une démonstration d'un cours de tamazight donné dans l'enceinte d'un CEM. Enfin, pour les recommandations, plusieurs points ont été soulevés, entre autres la réintroduction de l'enseignement de tamazight à l'école de Boussemghoun et son élargissement aux autres établissements de Nâama, l'ouverture de canaux d'expression amazighe au niveau des radios locales de Nâama et d'El-Bayadh et l'urgence de procéder à la classification des sites et monuments archéologiques comme patrimoine national protégé. A. M