L'intégration de la langue amazighe à l'école, devra commencer la prochaine saison 2013/2014. Au deuxième jour de la journée d'étude (15 &16 septembre), organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) et la participation de la population et autorités locales de Boussemghoune dans la wilaya d'El Bayadh, ce sont les élèves du CEM Tariq-Ibn Zyad qui ont fait honneur à toute cette région Amazighophone du Sud-Ouest Algérien. Une importante séance de sensibilisation des écoliers à suivre des cours de la langue amazighe de cette région a eu lieu la matinée d'hier, au CEM Tariq- Ibn Zyad au centre-ville de Boussemghoune. En présence des professeurs et du directeur du CEM et des élèves qui ont montré au grand jour, tout leur attachement à la langue maternelle, la famille du secteur de l'éducation, demande que justice soit faite dans son propre pays. Ancien militant de la cause, Belhadj Mohamed, natif de Boussemghoune qui a sillonné le territoire national, n'a pas hésité à dénoncer certains comportements négatifs qui portent préjudice à la langue amazighe, et ce, malgré son caractère de langue nationale. «Nous rencontrons beaucoup d'obstacles dans ce sens. Il va falloir tirer des leçons du passé et de l'expérience des autres, afin d'avancer dans l'enseignement de la langue amazighe qui est le patrimoine de tous les algériens», a-t-il dit. Très conscients du sens du devoir et de la responsabilité morale et culturelle, les enfants de Boussemghoun regrettent le fait de voir que «la langue amazigh est en voie de disparition dans cette région». A moins que des décisions et mesures concrète soient prises et engagées en urgence, afin de sauver le peu qui reste du parler amazigh et tout le patrimoine historique, linguistique et culturel que recèle leur région. De son côté, Zoulikha Touati, native de Boussemghoun, archéologue doctorante à l'Université de Tlemcen, chargée de la carte archéologique de Boussemghoune affirme que «l'homme préhistorique à choisi de vivre dans le sud du pays, afin de se protéger des animaux sauvages du Nord» a-t-elle dit avant d'ajouter que «c'est la raison pour laquelle, les Amazighs de l'époque, se sont concentrés à Boussemghoune, d'où les nombreuses et très importantes gravures rupestres, les oasis et les nombreux ksour que recèle le village et autres localités avoisinantes». L'objectif des gravures rupestres, était laisser des traces et transmettre des messages aux peuples amazighe. Cette ville amazighophone à 100% figure comme la première civilisation de l'homme de la préhistoire dans la région du sud-ouest algérien. Boussemghoune, est une des figures emblématiques, à l'image de Abderrahmane Ibn Khaldoun qui y a passé plusieurs années d'où l'appellation de la ville. Une dizaine de recommandations sont retenues, dont le classement et la restauration des sites, l'enseignement de la langue amazighe dans les écoles, la mise en valeur des sites touristiques et bien d'autres. Par ailleurs, la baptisation des établissements scolaires au nom de Tariq Ibn Zyad, Ibn Khaldoun, Tidjani, en plus du civisme de la population et la propreté irréprochable de la ville de de Bousamghoune à longueur d'années, révèlent des vérités inédites, rapportées par le célèbre philosophe et sociologue, Abderrahmane Ibn Khaldoun dans sa Mokaddima.