Amar Ghoul réplique aux attaques dont il est l'objet depuis l'annonce de la création de son parti, Taj. Le ministre des Travaux publics et président du nouveau parti a animé, hier, une conférence de presse dans laquelle il a répondu, parfois nuancé, aux critiques des autres partis. Ces attaques ont été blessantes, parfois indirectes, y compris durant la campagne “féroce" des législatives du 10 mai, a-t-il indiqué d'emblée. Mais cela ne produit pas d'effet sur le parti car, a-t-il déclaré, cela nous renforce, nous pousse à travailler encore plus. “Nous ne travaillons ni pour les uns ni pour les autres mais pour l'Algérie, et personne ne peut nous entraver, que les voix soient hautes ou les propos blessants", a-t-il souligné. “On ne s'arrêtera pas là", a-t-il lancé avec défi. Des critiques également après la victoire de la liste d'Alger qu'il avait conduite. Il s'est désolé que certains partis n'acceptent la démocratie que quand ils gagnent. Il s'étonne de ces tirs groupés contre Taj alors que la création d'autres partis à la même période n'a pas soulevé de problème. C'est parce que, a-t-il précisé, Taj a fait beaucoup de bruit, a fait peur aux autres. Ils ont peur de voir leur influence se rétrécir mais, “je leur dis que l'Algérie est vaste", a-t-il argué. Il a assuré, cependant, que son parti ne versera jamais dans les attaques, critiques ou insultes. Quand nous avons inscrit dans notre programme la moralisation de la vie publique, cela implique également la pratique politique, a-t-il dit. Sur la question du financement soulevée par un responsable politique, Ghoul a expliqué qu'il s'agit de cotisations des militants. Pour lui, soulever cette question relève comme de l'indécence politique. Autre critique, la présence des opportunistes dans ses rangs. Le président, élu lors du congrès de Taj, a d'abord expliqué qu'il y a des critères, des balises pour être dans les structures du parti et qu'il ne va pas transformer cet espace politique en dictature. Il a d'ailleurs révélé que 70% de la composante de ses militants n'ont jamais été dans un parti et que bon nombre d'entre eux n'ont jamais voté. Il a, par ailleurs, reconnu la présence de ministres et d'anciens ministres dans le parti, mais a jugé le moment inopportun pour en parler. Idem pour les députés et les sénateurs. Il a également répondu à l'Alliance verte qui lui a demandé de remettre son mandat parlementaire. Le mandat est national et donné par le peuple, ce n'est pas un registre du commerce d'un parti politique, a-t-il affirmé, précisant qu'“on a définitivement tourné la page avec eux". Le congrès tenu les 20, 21 et 22 septembre a plébiscité Amar Ghoul, président du parti et Habib Youcefi président du conseil national, secondé par Abdelkader Abdelaoui. Le bureau politique sera constitué après consultation et, bien entendu, après l'agrément. Sa priorité actuelle, selon Ghoul, est la structuration du parti avant les locales. D'ores et déjà, Taj a entamé un travail de réflexion autour de la révision de la Constitution. Tout autre dossier de l'heure, la révision de la loi sur les hydrocarbures. Nous travaillons pour faire aboutir tous les projets du gouvernement, a-t-il dit, soulignant que sa position est celle du gouvernement. D B.