Le patron du parti TAJ (Tadjamou Amel Al Djazaïr) a répondu, sans le souhaiter, aux critiques émanant de ses anciens compagnons au sein du MSP et de l'Alliance de l'Algérie verte, les deux structures par lesquelles a transité le ministre des Travaux publics. Amar Ghoul, qui a tenu sa première conférence après la clôture du congrès constitutif de TAJ, a fini par lâcher sa riposte. «Personne ne nous arrêtera», dira-t-il. Pourtant, il n'a pas cessé de répéter, depuis ses premières sorties au nom de TAJ, qu'il ne «souhaite pas être l'ennemi, ni l'adversaire de quiconque». Il semble néanmoins qu'à force d'entendre de manière récurrente des critiques sur le nouveau parti, Amar Ghoul commence à situer ses potentiels rivaux. Il s'agit des partis du courant islamiste, principalement le MSP et Ennahdha. Cela devient très clair, dès lors que Ghoul souligne que «les critiques ont commencé depuis notre victoire à Alger», allusion faite aux résultats obtenus par la liste qu'il a conduit au nom de l'AAV. Dans une réponse très démagogique, Amar Ghoul déclare «à ceux qui ont peur de voir leur popularité s'affaiblir, nous disons que l'Algérie est vaste». Il a abordé, dans le sillage, ce qu'il appelle «la moralisation de l'exercice politique». Sauf qu'il est franchement difficile de déceler quelque chose qui ressemblerait à de la politique dans le discours de Ghoul. Interrogé ainsi sur une probable domination des hommes d'affaires au sein du parti, le conférencier a tenté de tordre le cou aux suspicions exprimées par ses anciens amis. «Je ne peux pas transformer notre espace en arène de dictature. TAJ est venu avec de nouveaux principes et les gens nous rejoignent pour faire partie de nos structures», explique Ghoul, qui énumère «la probité, la compétence, le travail et la crédibilité», comme des valeurs de TAJ. Amar Ghoul a été, par ailleurs, tenté de présenter le TAJ comme un ogre politique. Pour lui, «le parti a pu rassembler de nombreuses forces vives du pays». Et dans un moment de déraison, l'orateur est allé évoquer l'esprit du 1er Novembre. «Ce que fait le TAJ depuis le lancement du projet ne nous rappelle-t-il pas le 1er Novembre 1954 ?», a asséné Ghoul. L'argumentaire comparatif de Ghoul ne manque pas de …déraison. Amar Ghoul trouve ainsi un trait commun entre Novembre 54 et septembre 2012. Il serait «l'élimination des différences idéologiques pour la mobilisation des compétences». À propos des députés de TAJ, fruit de «la mobilité politique», Ghoul a indiqué qu'ils «ne remettront pas leurs mandats» même s'ils les ont eu sous d'autres sigles.