Arrêtés en avril dernier lors d'un rassemblement de soutien, à Alger, au jeune militant de la Laddh Mohamed Kherba, trois militants associatifs (Abdou Bendjoudi du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic), Yacine Zaïd de la Laddh et Othmane Aouameur du Réseau pour la défense des libertés et de la dignité) et un syndicaliste (Lakhdar Bouzini du Snapap) ont comparu, hier, au tribunal de Bab El-Oued, à Alger. Le procès n'a duré qu'une quinzaine de minutes avant que le juge ne déclare l'incompétence dudit tribunal pour juger cette affaire. C'est Me Dabbouz, un des avocats de la défense, qui a soulevé une exception dans la forme en soutenant que le tribunal n'est pas compétent pour juger cette affaire programmée dans la section simples délits alors qu'elle relève de la section des délits. La requête de Me Dabbouz a été soutenue par le parquet et le juge a fini par l'accepter en renvoyant le dossier au parquet qui décidera de la suite à donner. “Je pense que l'affaire sera classée car le dossier est vide. Ils se sont appuyés sur l'article 100 pour accuser les 4 militants d'incitation à attroupement, mais dans le dossier, il n'y a pas un seul élément qui peut servir d'alibi à une telle accusation", assure Me Dabbouz. Une heure avant le début du procès, une soixantaine de militants ont tenu un rassemblement de soutien devant le tribunal auquel se sont joints des représentants de partis politiques (MDS, PLD, RCD) et des organisations comme le Snapap et le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC). Ouheb Hamadi, un militant d'Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (Acda), un mouvement d'Algériens de France, a été aussi de la partie. Cette organisation a tenu le 23 septembre un rassemblement de soutien à Paris pour exiger l'acquittement des 4 militants. Les militants du Mjic se sont distingués en mettant des tee-shirts où sont accolés des mots d'ordre politiques : “Non à la police politique". Dans une ambiance bon enfant, les présents à ce rassemblement ont arboré des banderoles et autres pancartes tout en entonnant des mots d'ordre hostiles au pouvoir : “Y en a marre de ce pouvoir" ; “Non à la Police politique, oui à la liberté syndicale" ; “Le peuple veut un Etat de droit" ; “Algérie libre et démocratique", et en faveur d'une justice indépendante : “Justice libre et sans tutelle". Abdou Bendjoudi du Mjic, Yacine Zaïd de la Laddh et Tahar Belabbas du CNDDC ont été aux avant-postes de cette petite démonstration de force. Sans discontinuer, ils ont entonné avec leurs camarades des mots d'ordre hostiles au pouvoir et en faveur d'un Etat démocratique et d'une justice indépendante. Une fois n'est pas coutume, la police n'est pas intervenue pour disperser les manifestants. A. C.