Durant la deuxième et troisième journées, le cinéma algérien était à l'honneur avec la projection de deux films qui ont séduit le public et les professionnels, et du documentaire consacré à Matoub Lounès qui a quelque peu déçu. Il pleuvait des cordes durant les deux derniers jours à Agadir. Malgré ce temps plutôt maussade, les festivités de la 6e édition du Festival international du film amazigh Issni n-Ourgh d'Agadir ont attiré une assistance nombreuse. Pour ces deux premiers jours des activités, c'est le cinéma algérien qui s'est illustré, avec le film “Vava Moh" de Yazid Smaïl, lauréat de l'olivier d'or lors de la dernière édition du festival national du film amazigh à Tizi Ouzou, et le documentaire “Tiâwinin, ça coule des sources", de Djamel Aït Iftène. Pour le film de Yazid Smaïl, où il traite l'histoire du père de famille Vava Moh, agissant en conformité avec les traditions séculaires et le poids de l'ancienne génération dans les rapports quotidiens des familles, l'assistance a reconnu un énorme travail cinématographique réalisé par toute l'équipe. Quant au documentaire de Djamel Aït Iftène, ce fut un moment d'émotion. Le réalisateur a traité de la solidarité villageoise. Comme exemple, il s'est intéressé au village Aït Aïssa Ouyahia, dans la région d'Illilten. Ce village qui a acheminé l'eau vers les demeures depuis la montagne grâce à la mobilisation de tous les villageois, était confronté, l'an dernier, à un énorme écoulement de boue. Il a fallu que toute la région se mobilise pour faire face à cette catastrophe naturelle, jamais vécue auparavant dans la région. “Le documentaire est une véritable aventure humaine, très enrichissante, qui nous replonge dans la tradition kabyle dans la résolution des problèmes", a indiqué Djamel Aït Iftène. Malgré cette illustration du cinéma d'expression kabyle, le film documentaire consacré à Matoub Lounès, par Tahar Yami, en a déçu plus d'un. En effet, le documentaire, réalisé,- par ailleurs à partir d'images et de séquences vidéo du Rebelle déjà diffusées, “n'apporte rien de nouveau sur le barde kabyle", a regretté un jeune Marocain venu voir le documentaire, réalisé dans la célérité. Tahar Yami “ne s'est pas donné le temps et les moyens nécessaires pour accomplir un bon travail", a indiqué un réalisateur, avant d'ajouter que “Lounès mérite mieux que ce navet !" “Yidir", un court métrage de Tahar Houchi, s'est illustré aussi par, notamment, le thème traité. Au fait, la fiction s'inspire du quotidien des jeunes Amazighs confrontés à une école “qui coupe les langues et pioche les têtes". Ainsi le premier jour d'école du jeune Yidir devient un cauchemar qui le poursuivra jusque dans son sommeil. D'autres films et documentaires ont été diffusés. “Tinghir Jérusalem, les échos du Mellah", de Kamel Hachkar, un jeune Franco-Marocain, “Afrak" de Mustpaha Abaïd, “Fakansi", de Mohamed Bouzzago, “Asshak, histoires sahariennes", d'Ulrike Koch. “Agadir 1960, rêves en couleur", un documentaire qui retrace le séisme qui a secoué la ville en 1960, faisant des dizaines de milliers de victimes. Grâce à des photos prises auparavant par un habitant de la ville, toutes celles et tous ceux qui ont quitté la ville se sont retrouvés un demi-siècle après. Le documentaire est réalisé par Brahim Amzil. Pour la journée d'avant-hier, c'est le documentaire de Djamel Allam, “Banc public" qui a été diffusé. M. M.