En marge de la remise des prix aux lauréats, plusieurs artistes amazighs marocains ont été récompensés, notamment la comédienne Khedidja Awittar, Mossa Ag Attaher, membre du bureau politique du MNLA, et Hawad, militant et artiste targui. La fête était au rendez-vous avant-hier à Agadir. Des familles, des jeunes et des vieux affluaient vers le siège de la Chambre de commerce d'Agadir, où les festivités de la 6e édition du Festival international du film amazigh, Issni n-Ourgh (la couronne d'or), ont eu lieu. Des troupes folkloriques touareg et chleuhs ont été conviées à la cérémonie de clôture de cette édition, ainsi que plusieurs personnalités locales. Plusieurs réalisations cinématographiques ont été primées. Le cinéma kabyle s'est illustré, brillamment, avec le court métrage de Tahar Houchi, intitulé “Yidir", en décrochant le 1er prix du court métrage. Les membres du jury ont mis en valeur la thématique traitée dans le film, l'aspect technique et surtout la participation de plusieurs acteurs, algériens et marocains. Une coopération qui a porté, finalement, ses fruits. Le film, pour rappel, traite de la situation des Amazighs qui font face à une école “qui les ignore" dans leurs pays. Jugurtha, militant incarcéré, interdit à Yidir, son fils de 11 ans, de fréquenter l'école. La grand-mère décide d'outrepasser la décision de Jugurtha et envoie Yidir suivre ses études. Le même prix a été attribué aussi à la fiction “Ansite" d'Armando Ravelo. Elle raconte l'histoire des habitants des îles Canaries qui résistèrent contre l'occupation de leurs terres. Ils se réfugièrent, durant leur résistance, dans une forteresse naturelle appelée Ansite. “Je suis très content du travail accompli par une équipe algéro-marocaine, même si le plus important reste le chemin parcouru par les professionnels talentueux des deux pays", a déclaré Tahar Houchi. “Le sang et l'argent", un autre film d'Idir Saoudi, s'est distingué lui aussi en remportant le prix de la meilleure interprétation féminine. Le prix a été décerné à Hassiba Aït Djebbara pour son rôle dans le film. Le même prix a été attribué aussi à Zahia Zaïdi, pour son rôle dans le film “le Fils du vagabond" de Massaoud Bougarne, jeune cinéaste marocain. Le premier prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué à Hocine Bardouas, pour son rôle dans “Agharabou" (le bateau). Pour les trois autres prix attribués, à savoir le prix du jury, le meilleur documentaire et le premier prix du festival, ont été attribués à des productions marocaines. à signaler que le documentaire de Djamel Aït Iftène, “Tiâwinin, ça coule des sources", n'a pas été primé. La délégation algérienne présente, avant-hier soir à Agadir trépignait d'impatience de voir le documentaire décrocher un prix, vu l'accueil que le public lui a réservé durant sa projection. Le premier prix du festival a été décroché par le long métrage “Agharabou" d'Ahmed Baidou. Le film raconte le quotidien des habitants d'un village du Sud marocain. Ces villageois se battent contre l'humiliation et l'injustice dont ils sont victimes. Ils contestent aussi le diktat d'Amghar, le chef du village. Lors de la remise des prix, Rachid Bouksim, directeur du festival, a appelé à “un soutien plus conséquent au cinéma amazigh en valorisant son fonds d'aide". Il a rappelé que le partenariat signé avec le commissaire du Festival du film amazigh algérien, Si El-Hachemi Assad, prévoit “un travail de coopération entre les deux institutions". Cette coopération permettra, a-t-il indiqué “d'engager des formations, des ateliers et des réalisations communes durant l'année en cours et l'année prochaine". Tout en saluant la délégation algérienne qui s'est rendue en force à Agadir, Rachid Bouksim a émis le vœu “de voir le cinéma amazigh rayonnant avec le concours des professionnels". M. M.