De nombreux médias américains ont annoncé hier le décès du troisième président Algérien. Il ressort d'une brève revue de presse un hommage unanime au "père de la démocratie en Algérie renversé par un Coup d'Etat militaire». C'est ce que retient, du moins, une grande partie la presse américaine que ce soit le Washington Post ou encore le dernier-né de la presse électronique US, le Huffington Post. Ceci dit, le plus « dithyrambique » des médias américains consultés est, sans aucun doute, le Los Angeles Times qui, à cette occasion, a même exhumé une photo du président défunt avec le maire de la célèbre ville Californienne, Tom Bradley en 1985 soulignant en légende que Chadli fut le premier Chef d'Etat algérien à effectuer une visite officielle aux Etats-Unis. Contrairement à Houari Boumediène, qui était, pour Le Los Angeles Times « un chef de file » de la contestation radicale de l'hégémonie américaine dans le monde, Chadli est présenté comme l'homme de la "modération" qui s'était démarqué de la ligne dure de pays comme la Syrie, la Libye ou encore le Yémen du Sud. Pour le plus grand quotidien de la côte Ouest Américaine, fondé en 1881, Chadli fut le premier président Algérien à avoir jeté les bases de relations apaisées avec l'Occident. « Sous Bendjedid, le ton de l'Algérie est devenu plus conciliant. Si Boumediène avait été un idéologue, Bendjedid était plutôt un pragmatique. Il avait plus l'air d'un homme d'affaires que d'un homme politique. Sobre, il n'était pas un "beau parleur". Chadli préférait écouter ». Lors de son investiture, il avait promis peu, sauf la continuité en affirmant que le socialisme était «une option irréversible." L'auteur de cet article, David Lamb, un spécialiste du monde Arabe rappelle ensuite le fameux slogan «Pour une vie meilleure» qui a consisté pour Chadli à « sortir l'Algérie d'un système économique de type soviétique. Il avait approuvé alors l'existence d'un «secteur privé" non exploiteur ». Le seul bémol que rapporte néanmoins cet article plutôt élogieux est que Chadli a certes donné au pays un système politique multipartite mais il a échoué face aux appétits voraces du mouvement fondamentaliste islamiste. Enfin, Last but not Least, le Los Angeles Times évoque le rôle majeur joué par Chadli en 1981 dans la libération des 52 otages américains en Iran. Une véritable prouesse à mettre à l'actif de la diplomatie algérienne dirigée alors par le brillant ministre des affaires étrangères, le défunt Mohamed Seddik Benyahia. M-C.L