À l'approche de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, qui aura lieu en Tunisie en début de l'an prochain, le débat sur la participation des joueurs africains évoluant en Europe refait surface. C'est ainsi que des informations font état de pressions de la part de certains clubs sur leurs joueurs africains, afin de les empêcher de rejoindre leurs sélections nationales. Evidemment, les nouvelles règles de la FIFA interdisent ce genre de pressions et donnent plein droit aux EN de convoquer les éléments de leur choix, mais il reste que certains entraîneurs et présidents de clubs continuent à faire du chantage. Le procédé est généralement simple : il suffit d'avertir les joueurs qu'ils risquent de perdre leurs places de titulaires au sein de l'équipe pour les mettre dans une position très inconfortable. Ces derniers (les joueurs) ont souvent du mal à trancher, car il faut se rendre à l'évidence qu'ils sont payés par leurs clubs employeurs avant tout. À ce titre, l'exemple de la nouvelle “recrue” tunisienne, d'origine brésilienne, Santos, soumis à des pressions terribles de la part du club de Sochaux, est révélateur. Les Sochaliens ne veulent pas lâcher leur meneur de jeu, car la CAN coïncide avec des rendez-vous importants en championnat dans la perspective de la course au titre. Qu'en est-il alors des Algériens ? Assurément, ce genre de pressions qui ont toujours existé vis-à-vis de nos sélectionnés seront encore de mise chez certains clubs français. À Ajaccio, à titre d'exemple, l'entraîneur local voit déjà d'un mauvais œil l'absence prolongée de Nacer Ouadah, qui honorera pour la première fois sa sélection parmi les Verts. Ayant eu vent de ce genre de tracasseries, des responsables au sein de la sélection nationale ont vite fait de prendre langue avec leur homologue d'Ajaccio pour faciliter la “libération” de Ouadah, même si ce dernier a définitivement tranché en faveur de la participation à la CAN 2004. Idem pour le club niçois, pour qui le départ du buteur Abdelmalek Cherad est forcément une perte pour l'OGC Nice, d'autant plus que, contrairement à la saison passée, cette équipe peine en championnat français. Mansour Boutabout (Gueugnon), la révélation de la sélection algérienne, pourrait connaître les mêmes difficultés, surtout que depuis ses dernières prestations, il est suivi de près par des clubs de DI française. Le club anglais de Coventry est également soucieux, semble-t-il, avec la convocation de Yazid Mansouri. Du côté de la fédération algérienne, l'on estime que même si la liste des 22 n'a pas encore été rendue publique, les professionnels, qui seront retenus pour la CAN, seront présents à Tunis et la FAF n'hésitera pas à recourir aux lois de la FIFA pour défendre ses intérêts. Cependant, la FAF a certainement un argument de taille pour convaincre ses “pros”. Elle leur offre une compétition internationale prestigieuse qui leur permettra certainement d'attirer l'attention des recruteurs européens. Des éléments comme Boutabout, Cherad, Ouadah, Antar Yahia ou encore Beloufa et Ziani peuvent se servir de la CAN comme un tremplin pour nouer des contacts avec des clubs plus huppés. C'est le cas aussi pour les joueurs des autres sélections africaines… S. B.