La décision des pouvoirs publics de récupérer les clubs populaires, dont le CS Constantine, est dictée d'en “haut", comme on dit, à savoir une volonté des autorités du pays de reprendre “ses biens" et barrer la route aux opportunistes, pour ne pas dire les “affairistes" qui ont gangréné le sport roi en Algérie. Et l'avènement du professionnalisme n'a pas arrangé les choses, puisque le flou artistique dans la gestion effective des clubs a perduré. Ainsi, la nouvelle du rachat de la société commerciale du CSC par la compagnie aérienne Tassili Airlines, filiale du groupe Sonatrach, a été bien accueillie par les fans des Vert et Noir. Cependant, beaucoup d'interrogations restent en suspens quant à la nature de l'accord conclu qui fixe le rachat de 75% des parts de la SSPA. Toutefois, les décideurs du club voient cet accord d'une autre manière, estimant que les parts achetées par l'entreprise aéronautique sont des parts dans la gestion du club, comme nous le confie le président du club amateur, Fersadou : “Certes, Tassili a acheté la majorité des parts de la société commerciale, mais il faut bien préciser que ce sont des parts dans la gestion du club, car concrètement le CSC n'a rien à vendre." À la question de savoir le coût d'une seule action au CSC, Fersadou rétorque : “Je le dis et je le répète, on a rien à vendre, c'est là où réside le vide juridique et c'est là où les statuts doivent être clarifiés. Pour le moment, on est en train de mettre en place les nouveaux statuts avec le nouveau actionnaire majoritaire, afin qu'il puisse avoir une idée générale sur la gestion de la société, qui nous amènera à concrétiser l'accord dans la prochaine rencontre qui aura lieu mercredi." Le président du club amateur va aller jusqu'à lancer un pavé dans la mare, estimant qu'un club qui se targue d'être le doyen des clubs algériens ne possède aucun de patrimoine : “Oui, concrètement, le CSC n'a rien, aucun patrimoine, nous sommes des locataires, chez l'Opgi, des deux sièges qu'on possède, à savoir celui de l'avenue Aouati-Mustapha et l'appartement de la rue Benmliek qui n'appartiennent pas au club." Une réalité que ne partagent toutefois pas certains supporters et amoureux du club qui estiment que le CSC a un riche patrimoine “historique" et même immobilier. Raison pour laquelle ils exhortent la direction à l'estimer sa juste valeur et il ne doit en aucun cas être bradé, même si l'acheteur est une société nationale. D'après les dirigeants du club, le capital que compte investir Tassili Airlines pour cette saison sportive est de l'ordre de 30 millions DA. D'autre part, concernant le capital initial de la société par actions du CSC quand elle a été créée il y a trois ans, il est de l'ordre de 10 millions DA. Ainsi, selon nos informations, le tribunal de commerce va désigner un expert pour évaluer la valeur du club et mettre les nouveaux statuts du club dans l'optique de la recapitalisation du capital du CSC. C'est sur cette base que Tassili va acheter les 75% du CSC. Pour rappel, d'après les bilans de l'assemblée générale du club concernant l'exercice passé, le CSC a dépensé 32 milliards de centimes, dont 9 avancés par les actionnaires du club. H. S.